Fils d’un généraliste de Sfax, ce jeune médecin tunisien vivant en France pourrait entrer dans l’histoire, avec un confrère français de l’Hôpital Henri-Mendor de Créteil, comme celui qui a triomphé d’un mal devant lequel l’humanité est jusqu’ici impuissante : la maladie de Parkinson.
Petit laboratoire pharmaceutique britannique, Oxford Biomedica fait de plus en plus parler de lui à l’échelle internationale. Il a fait «La Une» des médias pour la dernière fois vers la mi-octobre et il doit cela à la mise au point d’un traitement génique de la maladie de Parkinson développé par une équipe de dix-huit chercheurs français travaillant à l’Hôpital Henri-Mendor de Créteil, à la périphérie sud de Paris, et au sein du Commissariat à l’Energie Atomique/Inserm.
Particularité de cette équipe : une direction bicéphale constituée de deux médecins, l’un français, Professeur Stéphane Palfi, en charge des essais cliniques au sein de cet établissement hospitalier, l’autre tunisien, Béchir Jarraya, qui pilote les travaux de recherche dans un labo du CEA. Un succès qui n’étonne guère venant de ce fils de médecin –un généraliste de Sfax encore en activité- engagé sur la voie de l’excellence depuis son plus jeune âge.
Entré au Lycée Pilote Habib Bourguiba de Tunis, Béchir Jarraya y décroche son bac mathématiques en 1992 avec à la clef mention très bien et Prix présidentiel. Ses études de médecine à Lyon achevées, le jeune médecin met le cap sur Paris, en 1998, pour y acquérir une spécialisation en neurologie.
Après la soutenance de sa thèse de doctorat de médecine consacrée au traitement du tremblement essentiel, Béchir Jarraya entreprend un cursus scientifique –à Jussieu- couronné par une deuxième thèse de doctorat en neurosciences. Depuis, le jeune médecin cumule les titres de «Medical Doctor» et de Docteur en sciences (Phd).
Ce nouveau palier franchi, le néo-neurologue s’en va passer une année dans un centre de recherche affilié à Harvard et au Massasuchets Institute of Technology (MIT) où il mène des travaux sur l’imagerie cérébrale.
De retour à Paris en août 2007, Béchir Jarraya se voit confier un poste de neurochirurgien au sein du service du professeur Palfi à l’Hôpital Henri-Mendor qui «dispose d’une importante expertise dans le développement préclinique des maladies comme le Parkinson», explique le médecin tunisien. Qui révèle avoir, depuis la médiatisation de sa découverte, reçu de nombreuses demandes de Tunisiens atteints de cette maladie et voulant se faire administrer le nouveau traitement. Ce qui n’est pas encore possible pour l’instant car l’expérimentation de ce traitement –menée depuis 18 mois sur six patients à ce jour- doit encore se poursuivre pendant au moins deux ans et demi.
Mais si importante qu’elle soit pour sa carrière, cette échéance n’obnubile pas Béchir Jarraya qui pense déjà au prochain chantier : des recherches fondamentales et cliniques sur les maladies psychiatriques.