Vinci : l’ex-PDG cité au tribunal de Nanterre pour rémunération abusive

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à Paris (Photo : Jack Guez)

[16/11/2009 18:30:47] NANTERRE (AFP) L’ancien PDG de Vinci est renvoyé devant le tribunal de Nanterre pour “abus de biens sociaux”, après une enquête sur les conditions de sa rémunération qui lui avaient permis de dégager de confortables plus-values avant son départ du groupe, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

“Antoine Zacharias a été cité au tribunal en sa qualité d’ex-président de Vinci, pour abus de biens sociaux en 2004, 2005 et 2006”, a déclaré à l’AFP une source judiciaire.

Selon cette source judiciaire, la citation délivrée par le parquet porte notamment sur des plans de stock-options successifs dont a bénéficié M. Zacharias, en 2004, 2005 et 2006, et “dont la plus-value potentielle au 1er juin 2006 a été estimée à 92,4 millions d’euros”.

Forcé à la démission le 1er juin 2006 sous la pression du conseil d’administration du groupe de BTP et de concessions autoroutières, M. Zacharias avait aussi touché une indemnité de départ s’élevant à 12,870 millions d’euros.

A l’époque le directeur général du groupe, Xavier Huillard, avait dénoncé dans une lettre au conseil d’administration de Vinci le salaire “très élevé” et les “millions de stock-options” dont avait bénéficié le PDG.

Courant juin 2006, des actionnaires de Vinci avaient déposé plainte à Nanterre pour “abus de biens sociaux”. Le parquet de Nanterre avait ouvert une enquête préliminaire, confiée à la brigade financière. Ce service d’enquête avait entendu Antoine Zacharias le 9 avril dernier.

Outre les plans de stock-options, il lui est également d’avoir fait modifier en 2004 la composition du comité de rémunération de Vinci dans un sens plus docile, ce qui aurait abouti à une modification de la part variable de son salaire.

Le parquet estime à plus de 3,3 millions d’euros en 2004 et plus de 4,2 millions d’euros en 2005 les salaires supplémentaires touchés par M. Zacharias grâce à cette modification, selon la source judiciaire.

Pour l’accusation, ce changement de calcul aurait également permis d’atteindre la valeur de près de 13 millions d’euros pour l’indemnité de départ, ainsi qu’un montant annuel de retraite de 2,14 millions d’euros, a précisé la source judiciaire.

Contacté par l’AFP, le groupe Vinci n’a pas fait de commentaire.