[19/11/2009 23:27:11] NEW YORK (Etats-Unis) (AFP)
éricain d’aluminium Alcoa (Photo : Jeff Swensen) |
Le producteur américain d’aluminium Alcoa va suspendre temporairement sa production dans deux usines d’Italie et fait appel d’une décision de l’Union européenne exigeant qu’il rembourse des subventions sur le prix de l’électricité.
“Alcoa va arrêter temporairement la production dans ses deux usines de fusion de Fusina et Portovesme, en Italie”, où “2.000 emplois directs et indirects sont concernés”, indique le groupe dans un communiqué jeudi.
La suspension de production a été décidée en raison “des incertitudes liées à la fourniture d’électricité pour ses fours de fusion à des taux compétitifs, et en raison de l’impact financier de la décision prise ce jour par la Commission européenne”.
La Commission a demandé jeudi au producteur d’aluminium de rembourser des subventions touchées depuis 2006 sur les prix de l’électricité en Italie, estimant qu’il s’agissait d’aides publiques illégales.
“Alcoa fait appel de cette décision”, précise le communiqué.
La production d’aluminium est très consommatrice d’énergie, aussi Alcoa avait-il conclu dans le passé avec le fournisseur d’électricité italien Enel un contrat lui assurant des tarifs fixes pour une durée de dix ans, jusqu’en décembre 2005.
La Commission avait autorisé à l’époque ce qu’elle avait assimilé à une “opération commerciale ordinaire conclue aux conditions du marché”.
Mais depuis 2006, Alcoa continue de bénéficier de tarifs privilégiés, mais selon un dispositif un peu différent: il continue d’acheter son électricité à Enel, mais l’Etat italien lui rembourse la différence avec le tarif historique.
Pour Bruxelles, c’est “une aide publique illégale”
“Le tarif était en place depuis plus de dix ans en Italie et a été approuvé par la Commission en 1995, l’année où Alcoa a acheté ces infrastructures. Ce prix était destiné à fournir de l’électricité à un tarif compétitif pour les industries fortement consommatrices d’énergie en Italie, en ligne avec les coûts de l’énergie dans d’autres pays de l’Union européenne”, se défend Alcoa dans le communiqué.
Le montant des aides à rembourser n’a pas été divulgué mais selon des sources syndicales citées par les médias italiens, il s’éleverait à 270 millions d’euros.
“C’est un jour noir pour les industrie lourdes européennes. Le message adressé par la Commission aux travailleurs et aux investisseurs est que l’industrie lourde n’est plus une priorité”, a commenté Klaus Kleinfeld, PDG d’Alcoa.
“Vu la crise économique, cette décision est difficile à comprendre. Des emplois qualifiés et à long terme vont être perdus, des infrastructures vont être fermées, et des entreprises en Europe ne seront plus en mesure de rester compétitives”, a-t-il ajouté.
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