à Bruxelles, le 19 novembre 2009 (Photo : John Thys) |
[20/11/2009 17:03:27] PARIS (AFP) Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi la tenue, à une date non précisée, d’une conférence nationale “pour parler du déficit de la France” qui réunirait à la fois l’Etat et les responsables de la sécurité sociale et des collectivités locales, lors d’un échange avec des maires.
“Nous avons l’intention avec le Premier ministre (François Fillon) d’organiser une conférence nationale pour parler du déficit de la France”, a déclaré M. Sarkozy au détour d’une réponse où il dénonçait l’accroissement des dépenses des collectivités locales.
Selon les prévisions du budget 2010, le déficit public (Etat, collectivités locales, comptes sociaux) devrait atteindre un record à 8,5% du PIB l’année prochaine après s’être creusé à 8,2% cette année sous l’impact de la crise économique.
Fin 2008, le déficit public de la France se montait à 3,4% du PIB: 66,2 milliards d’euros au total, dont 54,4 milliards pour le seul Etat, selon les premières estimations de l’Insee. Le déficit des administrations publiques locales (collectivités territoriales, groupements de communes, etc.) représentait quant à lui 8,6 milliards d’euros à cette date.
Entre 2007 et 2008, avant le déclenchement de la crise, la dégradation du déficit public (14,6 milliards) résultait principalement de celle des administrations centrales (Etat et organismes divers d’administration centrale), relevait l’Insee en mars dernier.
“Il faudra bien que les responsables de la sécurité sociale, ceux des collectivités locales et ceux de l’Etat parlent ensemble (…) moi, j’ai promis que je ne remplacerai pas un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite mais si vous, les collectivités locales, vous en créez un de plus sur deux, comment on peut s’en sortir, c’est le même pays”, a estimé M. Sarkozy.
“Il y a un moment donné où il va bien falloir qu’on se retrouve tous parce que le contribuable, c’est le même”, a insisté le chef de l’Etat.
“Quand je vois aussi la folie fiscale qui s’est emparée d’un certain nombre de régions, je me dis: il faut faire attention quand même, parce que c’est la compétitivité de la France (qui est en jeu)”, a-t-il conclu.
Mardi devant l’Assemblée nationale, le ministre du Budget, Eric Woerth, avait accusé la gauche de se “tromper sur les collectivités locales” en y augmentant la fiscalité “de façon anormale”, de 35% entre 2004 et 2007.
“Quand, entre 2000 et 2007, le personnel des collectivités a augmenté de plus de 350.000 personnes, quand les fonctionnaires publics territoriaux ont augmenté de 25%, évidemment les impôts ne peuvent qu’augmenter”, a accusé M. Woerth.
Le ministre a également incité les collectivités locales, “quelles qu’elles soient, à modérer la hausse de leurs dépenses” en les limitant à l’inflation, comme c’est le cas pour l’Etat”.
Le même jour, le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, demandait à M. Woerth de réduire les frais de gestion de la fiscalité locale prélevés pour les impôts perçus par les collectivités locales, qui ne correspondent plus, selon lui, aux coûts supportés par l’Etat.
Cet “impôt d’Etat” s’appliquant aux impôts directs locaux s’élève à 8% alors que “la Cour des comptes a évalué les coûts supportés par l’Etat à 1,75% du produit collecté en 2006”, écrit M. Delanoë.