à Paris (Photo : Joel Saget) |
[25/11/2009 16:10:26] MILAN (Italie) (AFP) Le parquet de Milan a requis mercredi de six mois à un de prison contre quatre dirigeants de Google après la diffusion d’une vidéo montrant des brimades contre un adolescent handicapé, a indiqué Google qui dénonce une “attaque directe contre un Internet libre et ouvert”.
“Un an a été requis contre trois dirigeants”, a indiqué à l’AFP une porte-parole de Google Italie.
Jugés pour complicité de diffamation et atteinte à la vie privée, ces trois personnes sont David Drummond, président du conseil d’administration de Google Italie au moment des faits, George De Los Reyes, un membre de ce conseil au moment des faits qui a depuis quitté l’entreprise, et Peter Fleischer, responsable chargé de la protection de la vie privée, a-t-elle précisé.
Six mois ont été en revanche requis contre Arvind Desikan, responsable de projet vidéo au sein de l’entreprise, a-t-elle ajouté.
L’audience se tenait à huis clos dans le tribunal de la ville du nord de l’Italie.
Selon la loi italienne, la peine maximale pour ces chefs d’accusation est de trois ans de prison.
La défense plaidera de son côté lors de la prochaine audience fixée au 16 décembre. La date du jugement, qui était prévu initialement le 23 décembre, sera finalement fixée lors de la prochaine audience.
La vidéo incriminée, diffusée en septembre 2006 et restée près de deux mois sur Google Video, montrait un adolescent trisomique subissant des brimades de la part de quatre élèves de Turin (nord) et avait provoqué un scandale en Italie. Les quatre élèves avaient été exclus de l’établissement scolaire jusqu’à la fin de l’année scolaire 2006-2007.
La victime a retiré sa plainte mais la ville de Milan s’est constituée partie civile ainsi que l’association de défense des trisomiques “Vividown”.
“Nous avons fait exactement ce que réclame la loi européenne et italienne. Nous avons enlevé la vidéo une fois qu’elle a été signalée par les autorités et grâce à notre coopération, les auteurs des brimades qui l’ont enregistrée et mise en ligne ont été identifiés et punis”, a réagi Google dans un communiqué.
Pour Google, “ces poursuites reviennent à poursuivre les employés des services postaux pour des lettres haineuses envoyées par la Poste” et constituent “une attaque directe contre un Internet libre et ouvert”.
Le parquet soutient de son côté que les responsables du moteur de recherche avaient l’obligation juridique d’empêcher la diffusion de cette vidéo.
Dans cette affaire, “il ne s’agit pas de la liberté d’Internet mais de savoir s’il existe ou non une zone franche où ne s’appliquent pas les lois, et en particulier les règles de protection des données personnelles”, ont soutenu les procureurs Alfredo Robledo et Francesco Cajani, selon des éléments de leur plaidoirie cités par les médias italiens.