[27/11/2009 07:27:53] DUBAI (AFP)
à la Bourse de Dubaï le 26 octobre 2008. (Photo : Karim Sahib) |
Dubaï, ville-émirat aux projets pharaoniques, a tenté jeudi de rassurer les marchés sur la vigueur de son économie, alors que nombre de places boursières internationales ont accueilli avec inquiétude l’annonce de son incapacité d’honorer à temps une partie de sa .
La Bourse de Paris a fini en nette baisse, le CAC 40 perdant 3,41% à 3.679,23 points. A Francfort, le Dax a reculé de 3,25% à 5.614,17 points et à Londres, le Footsie-100 a cédé 170,68 points, soit 3,18%, à 5.194,13 points.
La banque Crédit Suisse a estimé de son côté à environ 13 milliards d’euros l’exposition des banques européennes à la dette de Dubaï et des sociétés qui lui sont rattachées.
“Nous comprenons les inquiétudes du marché et des créanciers en particulier”, a déclaré dans un communiqué le président du comité fiscal suprême chargé de sortir l’émirat de la crise, cheikh Ahmed ben Saïd Al Maktoum, par ailleurs PDG d’Emirates Airlines.
“Cependant, nous avons dû intervenir en raison de la nécessité d’entreprendre une action décisive pour faire face au fardeau de la dette”, a-t-il ajouté dans ce premier communiqué des autorités de Dubai depuis leur demande mercredi soir d’un moratoire sur le paiement de la dette.
L’économie de Dubaï est une économie “durable” qui a une “large assise”, après une “décennie de croissance sans précédent”, a-t-il encore dit.
ï le 14 août 2009 (Photo : Haider Shah) |
Dubaï a bâti ces dernières années son succès sur de nombreux projets pharaoniques, immobiliers comme touristiques, comme Burj Dubaï, la plus haute tour au monde avec plus de 800 mètres, qui doit être inaugurée le 4 janvier.
Mais la crise financière internationale a considérablement ralenti le développement de la ville-émirat et obligé certains de ses conglomérats à revoir à la baisse certains projets qui étaient encore annoncés en grande pompe à l’automne 2008.
L’émirat a annoncé mercredi son intention de demander aux créanciers de son conglomérat Dubai World, le plus large et le plus endetté, qui contrôle le géant de l’immobilier Nakheel, de surseoir de six mois, jusqu’au 30 mai 2010, au paiement de la dette arrivée à maturité.
Nakheel devait régler en décembre 3,5 milliards de dollars, sous forme d’obligations islamiques.
L’agence de notation financière Moody’s a réagi en rétrogradant six importantes compagnies du gouvernement de Dubaï.
“Un rééchelonnement de la dette indiquerait que le gouvernement se prépare à permettre à une firme qui lui est liée de ne pas honorer ses obligations”, a noté l’agence.
Standard and Poor’s a également rétrogradé la notation de cinq compagnies, voyant dans la décision de mercredi “l’échec du gouvernement de Dubaï à apporter un soutien financier opportun” à l’une de ses compagnies de premier plan.
La dette totale de Dubaï était estimée à 80 milliards de dollars en 2008, dont 70 milliards de dollars à la charge des compagnies publiques. Dubai World accapare à lui seul 59 milliards de dollars de ce montant.
és financiers, pétrole, or et changes le 26 novembre 2009. |
“Le marché s’était habitué à l’idée de la dette de Dubaï et s’attendait à un règlement de la dette de Nakheel en décembre 2009”, a déclaré à l’AFP Monica Malik, économiste de la banque EFG-Hermes. “Les obligations de Dubaï pour 2010-2011 sont déjà importantes”, a-t-elle souligné. Dubaï devrait régler 13 milliards de dollars de dettes en 2010 et 19,5 milliards en 2011.
Paradoxalement, l’annonce de Dubaï suit celle du lancement réussi d’une tranche de 5 milliards de dollars de bons de trésor au profit de l’émirat qui a été totalement souscrite par deux banques d’Abou Dhabi.
La tranche fait partie d’une enveloppe de 20 milliards de dollars, dont la moitié a été souscrite il y a quelques mois par le bande centrale des Emirats arabes unis, ce qui a été interprété comme un signe de soutien d’Abou Dhabi.
Dubaï a affirmé que la nouvelle tranche ne serait pas utilisée pour soutenir Dubai World.