M. Abdelaziz Rassaa, dans l’interview qu’il nous a accordée, aborde le sujet des
énergies du futur comme vecteur de développement sous le prisme du gaz, de la
maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables.
Il rappelle que le marché tunisien de l’énergie se caractérise par son exigüité.
D’où la nécessité de trouver des réponses pour s’orienter vers l’autonomie
énergétique gage du développement de la Tunisie.
Ce fut l’encouragement de l’Etat tunisien à la prospection gazière en fixant un
prix planché à l’achat de la production. Cette étude fut réalisée à l’initiative
de M. Kamel Rekik et promu par l’équipe gouvernementale de l’époque. Elle permet
à la Tunisie d’aujourd’hui de bénéficier d’une production d’énergie dont les
deux sources principales sont le gaz et le pétrole à concurrence de 50-50. A
noter qu’un nombre réduit de puits d’exploration gazier peut offrir à la Tunisie
de très belles perspectives de production dans la mesure où la technologie
évolue et qu’elle peut permettre de forer plus profondément.
Ce fut également l’encouragement par la Tunisie du transit du gaz algérien vers
l’Italie via le gazoduc
Transmed. C’est la route qui présente l’avantage de
livrer du gaz algérien à l’Italie à un coût économiquement viable. Ce projet
offre également des avantages à la Tunisie en obtenant un quota de gaz et des
entrées fiscales probantes pour le développement de la Tunisie.
A l’horizon de 2030, la Tunisie table sur un potentiel de 100 millions de TEP
dont 80% résultant de la maîtrise de l’énergie et 20% des énergies
renouvelables.
Pour cela, la Tunisie a ajusté le cadre légal par la loi de février 2009 où le
particulier peut produire sa propre énergie. L’objectif à terme est le
«foisonnement de ces petits producteurs d’énergie» qui permettra, par l’effet du
nombre, d’optimiser l’intervention de la STEG mais également d’encourager
l’initiative de ces petits producteurs dans deux directions concomitantes, à
savoir la production d’énergie pour leur consommation propre et, le cas échéant,
la vente du reliquat à hauteur de 30% dans le cadre de leur regroupement.
Au niveau industriel, par un encouragement à la cogénération où industriels et
STEG sont partenaires. Ce schéma de collaboration, vivement encouragé par M.
Abdelaziz Rassaa, peut être exportable vers les pays du Bassin méditerranéen
surtout que certaines de nos entreprises ont fait le pas de s’y installer. C’est
toute une filière de maîtrise de l’énergie qui peut être dupliquée et exportable
grâce à l’initiative des industriels tunisiens.
Ce savoir-faire, nous rappelle le secrétaire d’Etat, va être d’une grande
utilité pour jouer un rôle entre l’Afrique et l’Europe dans le cadre de Désertec
à l’instar de Transmed.
Désertec va offrir à la Tunisie une opportunité dans la
mesure où l’électricité qui sera produite par de l’énergie solaire sera, entre
autres, exportée vers l’Europe via l’Italie et la Tunisie. Comme nous le
rappelle M. Abdelaziz Rassaa, la Tunisie, par son expérience et son
savoir-faire, peut avoir un «rôle structurant» dans le cadre de ce projet.
Sur ces quelques mots, qui ne concluent en rien le débat sur les énergies du
futur en Tunisie, nous retenons que la Tunisie œuvre pour une politique
énergétique maîtrisée et orientée vers le développement de son économie. Que les
entreprises privées peuvent jouer un rôle primordial dans la maîtrise de
l’énergie et qu’elles peuvent être le fer de lance de l’exportation de cette
filière où le partenariat STEG et industriels ne fait que commencer.