Doha : les USA prêts à s’engager dans la phase finale des négociations

[30/11/2009 18:11:49] GENEVE (AFP)

photo_1259602851620-1-1.jpg
ésentant américain au Commerce, Ron Kirk, à la réunion ministérielle de l’OMC le 30 novembre 2009 à Genève (Photo : Fabrice Coffrini)

Les Etats-Unis ont assuré lundi à Genève être prêts à s’engager dans la “phase finale” des négociations devant conclure le cycle de Doha de libéralisation des échanges mais réclament plus d’ouverture des pays émergents.

“L’équipe de négociations américaine est prête pour la phase finale” des pourparlers, a expliqué le représentant américain au Commerce, Ron Kirk devant un parterre de ministres membres de l’Organisation mondiale du commerce, réunis pour la septième conférence ministérielle de l’OMC qui a débuté lundi.

“Alors que la reprise économique a démarré et se consolide à travers le monde, le commerce doit jouer un rôle important dans la restauration de la prospérité”, a-t-il insisté.

“L’OMC a besoin d’un cycle fort… les Etats-Unis sont engagés à atteindre une telle issue et je pense qu’un succès est possible en 2010”, a encore assuré le responsable américain.

Les négociations sur le cycle de libéralisation des échanges entamé en 2001 dans la capitale du Qatar sont au point mort depuis des mois en raison de l’absence notoire d’implication des Américains.

Un certain nombre de pays en développement ont laissé entendre qu’ils comptaient profiter de la première grande ministérielle de l’OMC depuis 2005 pour faire pression sur la nouvelle administration de Barack Obama dans l’espoir de voir les promesses américaines se transformer en actes.

Au-delà de ses paroles apaisantes sur son engagement sur Doha, le responsable américain a jeté un froid parmi les pays émergents en estimant nécessaire une ouverture plus forte de leurs marchés pour pouvoir conclure le cycle.

“Les pays émergents jouent un rôle croissant” dans l’économie mondiale, a-t-il expliqué, rappelant des chiffres du Fonds monétaire international selon lesquels 58% de la croissance mondiale proviendra en 2014 de la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Argentine, l’Afrique du Sud et des économies d’Asie du sud-est.

“La création de nouveaux flux commerciaux et l’ouverture significative de marchés (en particulier émergents), est nécessaire pour remplir les promesses de développement de Doha”, a-t-il insisté.

Le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim a quelques minutes plus tard balayé d’un trait une telle possibilité, révélant à quel point les dissensions sont encore présentes entre les grandes puissances.

“Il n’est pas raisonnable de penser que la conclusion du cycle comprendra des concessions unilatérales des pays en développement”, a expliqué M. Amorim.

Le ministre indien du Commerce Anand Sharma a enchaîné: “les demandes pour plus d’accès aux marchés des pays en développement doivent être modérées de la part des pays développés”.