L’Europe va se doter d’une supervision financière supranationale

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çais et espagnol, Christine Lagarde (G) et Elena Salgado, le 2 décembre 2009 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[02/12/2009 14:12:20] BRUXELLES (AFP) Les ministres des Finances de l’UE se sont mis d’accord mercredi après de difficiles négociations pour mettre en place pour la première fois des autorités de supervision financières pan-européennes, afin de tirer les leçons de la récente crise mondiale.

“Nous venons de finaliser un peu plus de cinq heures de discussions sur le projet de directive concernant la supervision européenne. C’est un aboutissement”, a déclaré à des journalistes la ministre française des Finances Christine Lagarde à Bruxelles.

“Aujourd’hui, on a un document qui est un document de compromis, mais qui nous permet d’avoir des autorités européennes de supervision”, a-t-elle ajouté, estimant “qu’aujourd’hui l’Europe a fait un réel progrès en matière bancaire et financière”.

“Les ministres ont trouvé un accord”, en surmontant les fortes réserves qu’avaient le gouvernement britannique, réticent à accepter toute forme de régulation supranationale pour la puissante City de Londres, premier centre financier européen, a également indiqué à l’AFP une source diplomatique européenne.

Il s’agit de renforcer la supervision du secteur financier, notamment lorsque cela concerne des établissements transnationaux, à lumière de la crise de 2008, en mettant en place trois nouvelles autorités paneuropéennes chargées de surveiller les banques, les assureurs et les marchés. Elles pourront exercer des pouvoirs sur les superviseurs nationaux.

Le compromis trouvé par les ministres des Finances européens “consacre une véritable coordination européenne, avec une faculté d’intervention en cas de désaccord entre deux autorités nationales, avec une faculté d’intervention en situation d’urgence (…), pour répondre à des situations de crise telles que celle qu’on vient de vivre”, a détaillé Mme Lagarde.

“Cela a été un processus laborieux parce que tout le monde n’était pas sur la même longueur d’onde”, a-t-elle reconnu.

Les Européens discutaient de ce sujet depuis des mois, mais sans parvenir à un accord du fait de l’opposition britannique.