Marché de l’eau en Ile-de-France : trois candidats ont déposé une offre

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éalisée le 19 novembre 2008 à Paris de l’eau d’un robinet coulant dans un évier. (Photo : Eric Piermont)

[04/12/2009 19:03:57] PARIS (AFP) Trois groupes, Veolia, Suez Environnement et Derichebourg, ont déposé vendredi une offre auprès du Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif) pour l’énorme contrat de distribution d’eau dans 144 communes de la région, a-t-on appris auprès de sources concordantes.

Veolia, Suez Environnement et Derichebourg, associé pour cet appel d’offres à l’allemand Remondis, ont confirmé à l’AFP que leur offre avait bien été déposée vendredi auprès du syndicat.

Une porte-parole de la Saur, le quatrième candidat présélectionné par le Sedif en avril, n’était pas en mesure pour sa part d’indiquer en début de soirée si le groupe avait bien déposé une offre.

De son côté, le Sedif a annoncé dans un communiqué avoir reçu trois offres vendredi, sans préciser l’identité des candidats ayant postulé pour ce contrat de plusieurs milliards d’euros.

Veolia et Suez, respectivement numéro un et deux mondial de l’eau, se partagent l’essentiel du marché de la distribution d’eau en France.

Spécialiste notamment de la collecte et de la valorisation des déchets, Derichebourg a, quant à lui, créé pour cet appel d’offres une entreprise commune baptisée Dedis avec l’allemand Remondis (eau et recyclage).

Le Sedif fournit en eau potable quelque quatre millions de Franciliens.

Veolia (ex-Générale des Eaux) gère ce service depuis 1923, sous forme d’une délégation de service public. D’un montant de 371 millions d’euros annuels, le dernier contrat, signé en 1962, expire fin 2010.

L’appel d’offres porte sur un contrat d’une durée de 10 ans, éventuellement prolongeable à 12 ans. Il évoque notamment l’instauration d’une “tarification sociale” et une rémunération “plafonnée” du délégataire, précise le communiqué du Sedif.

Les plis comportant les offres doivent être ouverts la semaine prochaine par la commission de délégation de service public du Sedif, qui comprend cinq élus. Celle-ci rendra à la mi-janvier un avis sur les offres et sur leur admission à la phase de négociations, qui débutera en février.

Le prochain contrat sera ensuite définitivement attribué après un vote des élus du Sedif qui doit avoir lieu au printemps.

Ce marché -le plus important dans la distribution d’eau en Europe- constituant une de ses plus belles vitrines mondiales, Veolia a déjà prévenu que le groupe se battrait “jusqu’au bout” pour le conserver.

Ses concurrents, eux, dénoncent à mots à peine couverts l’avantage déjà acquis par le sortant, qui gère le service depuis 87 ans. Suez Environnement avait en particulier défendu en vain la division du marché en lots, jugeant qu’un appel d’offres portant sur tout le marché avantageait Veolia qui connaît parfaitement le réseau.

Outre la question d’un éventuel allotissement, le renouvellement du contrat a donné lieu depuis plusieurs mois à d’autres polémiques, notamment sur le prix de l’eau distribuée ou le choix d’une régie publique ou d’une délégation de service public.

L’UFC Que Choisir avait notamment évalué la “surfacturation” de l’eau francilienne à 90 millions d’euros par an. Une étude commandée par le Sedif lui-même avait ensuite suggéré que des économies de 35 à 42 millions d’euros par an pouvaient être réalisées en rénovant le mode de gestion actuel.

Une dizaine de membres d’un collectif d’usagers ont brièvement occupé le siège parisien du Sedif vendredi matin pour dénoncer “l’opacité” du syndicat et les “surfacturations”.