ège de l’organisation, le 5 avril 2007 à Washington (Photo : Tim Sloan) |
[04/12/2009 21:28:09] WASHINGTON (AFP) Des experts du Fonds monétaire international ont affirmé vendredi que l’économie mondiale pourrait tirer profit des actions contre le réchauffement climatique, tout en signalant que des réductions d’émissions drastiques et mal planifiées pourraient compromettre la reprise.
A trois jours du début de la grande conférence de l’ONU sur le climat à Copenhague, les experts du FMI ont estimé qu’un accord aiderait les pays les plus pauvres qui subissent les pires effets du réchauffement climatique.
“Une meilleure endurance climatique peut promouvoir la stabilité macroéconomique et réduire la pauvreté”, ont ainsi souligné dans une note deux experts du Fonds, Michael Keen et Benjamin Jones.
Mais ils ont aussi appelé à la prudence, arguant qu’une hausse brutale et importante du coût des émissions de carbone, accusées d’être responsables du réchauffement, risquait de provoquer “des pressions indésirables sur les coûts de production et les revenus des ménages, et donc de réduire les perspectives de reprise”.
Au cours d’une conférence de presse téléphonique, M. Jones a affirmé qu’il y avait urgence à prendre des mesures pour lutter contre le réchauffement.
“Mais dans le même temps, une grande partie des études qui insistent sur le faible coût probable de telles mesures ont tendance à partir du principe que l’économie va bien. Ce n’est clairement pas le cas à l’heure actuelle”, a-t-il relevé.
“Le climat de faiblesse économique actuel est sans doute un argument en faveur d’une coalition plus large et d’une hausse un peu moins agressive des coûts” des émissions, a estimé l’expert, alors que les plans de lutte contre le réchauffement reposent principalement sur des systèmes de marché de droits d’émissions carboniques (CO2), dits “cap and trade”, à l’image du projet de loi actuellement en discussion aux Etats-Unis.
Plus de 100 chefs d’Etat ou de gouvernement ont confirmé leur participation à la conférence de Copenhague (7-18 décembre), qui a pour but de trouver un accord permettant d’enrayer le réchauffement climatique.
Un accord déboucherait sans doute sur une aide de milliards de dollars des pays riches pour les pays en développement pour les aider à combattre le réchauffement.
Selon les experts du FMI, les Etats pourraient avoir intérêt, plutôt que d’accroître leurs dépenses publiques pour lutter contre le réchauffement – un effort financier difficile à l’heure actuelle – à rendre les émissions plus chères pour les pollueurs.
Ils estiment également que certains programmes conçus au plus fort de la crise pourraient contribuer à lutter contre le réchauffement.
Ils citent notamment les programmes de “prime à la casse” lancés aux Etats-Unis, en France ou en Allemagne, pour revigorer le secteur automobile par l’achat de véhicules neufs.
Ils ont aussi montré du doigt les subventions aux énergies fossiles, qui s’élèvent à 300 milliards de dollars par an dans le monde, et qui selon eux incitent les consommateurs aux émissions de carbone.
Lors du sommet de Pittsburgh en septembre, les pays du G20 s’étaient mis d’accord pour dénoncer les subventions aux énergies fossiles. Mais les dirigeants n’ont cependant fixé ni échéance ni objectif chiffré pour cette déclaration de bonnes intentions.