és financiers, le 30 novembre 2009 à Dubaï (Photo : Karim Sahib) |
[05/12/2009 09:03:42] RYAD (AFP) La Bourse de Ryad, principal marché du monde arabe en terme de capitalisations, a ouvert samedi en baisse de 2,3% avant de se reprendre en partie, à -1,6%, pour sa première séance depuis l’annonce des difficultés financières de l’émirat de Dubaï.
L’index Tasi était à la baisse à 6.270,58 points une vingtaine de minutes après la reprise des échanges, alors qu’il avait clôturé à 6.355,82 points le 25 novembre, avant sa fermeture pour la fête musulmane d’Al-Adha.
Les secteurs bancaires et financiers perdaient 2%, malgré les assurances la veille de la Banque centrale que les banques saoudiennes étaient peu exposées aux problèmes du conglomérat public de Dubaï, Dubai World.
“La dette du groupe Dubai World ne constitue pas une menace pour le système bancaire du royaume”, avait assuré vendredi Mohammad al-Jasser, directeur de l’Agence monétaire saoudienne.
“Il n’y a aucun danger susceptible de les contraindre à fuir le marché”, avait clamé M. Jasser, en référence aux acteurs de la Bourse de Ryad.
Les investisseurs n’avaient pu réagir à l’annonce de Dubai World –tard en soirée le 25 novembre–, qui demandait un moratoire de six mois sur une partie des dettes arrivant à maturité mi-décembre.
L’annonce a secoué pendant quelques jours les marchés financiers régionaux et internationaux. Les Bourses d’Abou Dhabi, de Dubaï, du Koweït et du Qatar ont chuté à leur réouverture avant de s’apaiser en fin de semaine.
Mais Mohammad al-Jasser et les analystes ont estimé que l’Arabie saoudite était à l’abri des répercussions de l’affaire Dubai World.
Selon l’analyste Paul Gamble, de Jada Investment, “les banques saoudiennes ont une exposition minimale” à Dubaï en général et à Dubaï World, en particulier. Les banques saoudiennes peuvent à peine répondre aux demandes du marché local, a-t-il souligné.
M. Jasser a indiqué que l’exposition des banques saoudiennes à la dette de Dubai World était inférieure à 0,2% de leurs bilans.
Les banques saoudiennes n’ont pas révélé leur exposition aux compagnies de Dubaï. Mais la Deutsche Bank estime que les pays du Golfe représentent 3,3% de leurs avoirs à risques, dont seulement 1% pour Dubaï.
En outre, bien que les banques constituent une part essentielle du marché boursier saoudien, environ 20% de la capitalisation provient du seul géant Sabic, dont le niveau des actions dépend des prix de la pétrochimie, qui sont en hausse.
Enfin, si, comme Dubaï, l’économie saoudienne connaît un important boom de la construction, Ryad investit sur de grands projets d’infrastructure –routes, voies ferrées, aéroports, ports, stations électriques– ainsi que sur des équipements sanitaires et sportifs, que le riche pays pétrolier paie en liquide.
Et si ces investissements impliquent les compagnies d’Etat, qui empruntent de l’argent, la dette de Ryad constitue seulement 14% du PIB.
Néanmoins, la crise de Dubaï a déjà eu un impact tangible: la Gulf International Bank, basée à Bahreïn, qui appartient à 97% au gouvernement saoudien, a reporté une émission d’obligations de quatre milliards de dollars prévue le 26 novembre, en raison du problème de la dette de Dubaï World.