A350 : les retards pèsent sur la trésorerie d’Airbus

[07/12/2009 10:05:27] PARIS (AFP)

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éronautique européen EADS, sous une photo de l’Airbus A350, le 9 mars 2007 à Munich (Photo : Joerg Koch)

Les retards pris pour le développement de l’A350 pèsent sur la trésorerie d’Airbus mais l’avionneur européen n’envisage pas de faire appel à ses actionnaires, affirme Louis Gallois, PDG du groupe EADS, sa maison mère dans un entretien au Financial Times de lundi.

M. Gallois reconnaît que les retards pris par le programme A350, dont la production devrait commencer début 2010, “ont un impact sur la trésorerie d’Airbus”. Selon le journal, EADS pourrait faire face à un problème de liquidité.

“L’A350 va bien” et EADS n’envisage pas de solliciter ses actionnaires pour le financer, assure toutefois M. Gallois.

“Nous disposons de plus de 8 milliards d’euros net en trésorerie. Quand vous êtes dans une telle situation, vous ne demandez pas de financements à vos actionnaires”, poursuit M. Gallois.

L’A350 XWB (“extra-wide body”) est un avion largement construit en matériaux composites, qui doit être livré à partir de la mi-2013. Son coût de développement est évalué à quelque 10 milliards d’euros.

Ce programme est financé, souligne M. Gallois, en partie par des prêts des pays européens comme l’Espagne, l’Angleterre, la France et l’Allemagne, et en grande partie par EADS lui-même.

Les réductions de production de certains appareils, comme l’A380 notamment, en raison de la crise vont peser sur les liquidités du groupe, reconnaît néanmoins M. Gallois.

“Nous avons baissé les taux de production pour l’A380, l’A320 et maintenu stable celle de l’A330. C’est clair que cette situation a un impact sur l’état de notre trésorerie”, admet M. Gallois.

Selon les analystes interrogés par le FT, la trésorerie du groupe EADS pourrait fondre rapidement en raison de la baisse des livraisons d’avions attendue l’année prochaine, ce qui suscite des interrogations sur le financement à long terme des nouveaux programmes.

M. Gallois assure par ailleurs que les difficultés financières de Dubaï, l’un des plus gros clients d’Airbus, n’auront pas d’impact sur le groupe européen.

“Les Emirats ont un modèle économique qui marche (…) Je ne suis pas pessimiste”, déclare M. Gallois.