[08/12/2009 19:24:56] GEISPOLSHEIM (AFP)
é et Michel Rocard, avec Nicolas Sarkozy le 8 décembre 2009 à Geispolsheim (Bas-Rhin). (Photo : Frédérick Florin) |
Nicolas Sarkozy a indiqué mardi en Alsace qu’il annoncerait le 14 décembre les “priorités” du grand emprunt lancé en 2010 pour booster la recherche et l’innovation, de façon à donner à la France “une plus grande place dans la croissance mondiale”.
“J’annoncerai les arbitrages du gouvernement lundi prochain”, concernant ce grand emprunt, a affirmé le président de la République, lors d’une table ronde à Geispolsheim (Bas-Rhin), en présence des ex-Premiers ministres Michel Rocard et Alain Juppé, qui ont codirigé un rapport sur ce thème.
M. Sarkozy a expliqué avoir confié à “deux personnes égales en intelligence et en sens de l’Etat”, mais qui n’appartiennent pas à la même famille politique, la tâche de voir “où nous devrions investir pour que la France prenne sa place dans une économie de la connaissance et qu’on ait un plus grande place dans la croissance mondiale”.
Dans leur rapport, remis à M. Sarkozy le 19 novembre, MM. Juppé et Rocard recommandent un investissement public “tourné vers l’innovation” de 35 milliards d’euros, dont près de la moitié pour l’enseignement supérieur et la recherche.
“La France a un problème gigantesque d’investissement”, donc “il faut investir”, notamment dans les domaines de “la chimie, l’aéronautique, l’automobile”, a affirmé M. Sarkozy, en souhaitant la création de “pôles d’excellence” en matière de recherche scientifique, médicale ou à l’université. “C’est là une révolution culturelle”, a-t-il dit.
Dans son esprit, il ne s’agit “pas” de faire du “saupoudrage” ou du “nivellement” car “l’égalité n’est pas l’égalitarisme”. “Michel et Alain ont appelé à faire des choix”, on ne va donc “pas diviser l’argent” à parts égales aux plus de quatre-vingts universités françaises, par exemple, ni distribuer l’argent “par petits paquets”.
“Il y a des chercheurs qui cherchent et qui trouvent, des chercheurs qui cherchent et ne trouvent pas – ceux-là, il faut les aider – et il y en a d’autres qui ne cherchent pas du tout” (…) On a envie de primer les équipes qui en veulent le plus, qui bougent le plus. Il ne s’agit pas de faire de l’élitisme. Ca va irriguer tout un territoire, tout le monde en profitera”, a-t-il insisté.
Autres “priorités”: le nucléaire et les énergies alternatives. “Pour chaque euro investi dans le nucléaire, il y aura un euro investi dans les énergies renouvelables”, a réaffirmé M. Sarkozy.
“Sur le numérique, on sera au rendez-vous. Nous ne voulons pas prendre de retard sur le très haut débit”, a-t-il assuré, taclant au passage le moteur de recherche américain Google.
“Sur la numérisation de notre patrimoine, il n’est pas question de nous laisser déposséder de notre patrimoine au profit d’un opérateur, aussi sympathique, aussi américain soit-il”, a-t-il asséné.
M. Sarkozy a également dit qu’il allait annoncer, “dans les semaines qui viennent”, la labellisation “de nouveaux pôles de compétitivité”, tout en précisant qu’il n’hésiterait pas à “délabelliser ceux qui ne font pas leur travail”.
“On va se battre, avec Christine Lagarde (la ministre de l’Economie), pour l’instauration en France d’un +Small business act+”, qui permet, comme c’est le cas aux Etats-Unis, de réserver automatiquement une part des marchés aux petites et moyennes entreprises, a-t-il également indiqué.
M. Juppé a affirmé être “rassuré” par les projets du chef de l’Etat, qui correspondent à ce que Michel Rocard et lui ont proposé. Travailler avec ce dernier fut “un chemin de roses”, a-t-il assuré. M. Rocard a de son côté confié sa “fierté” d’avoir travaillé à ce projet.