C’est l’un des rares classements mondiaux dans lequel les Arabes et les
Africains ne sont même pas mal classés; ils en sont tout simplement absents. Le
classement en question est celui des groupes industriels mondiaux par le nombre
de brevets enregistrés durant les vingt dernières années.
Elaboré pour la première fois par une équipe française d’ESIEE Management, une
école de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, en collaboration avec
l’Institut Francilien Recherche, Innovation Société (IFRIS), ce hit-parade
(baptisé «Corporate Invention Board») fait ressortir une large domination
asiatique, et japonaise en particulier, à l’échelle internationale. Le «Top 10»
est en effet constitué de huit groupes japonais –Hitachi (1er, 137.036 brevets),
Canon (3ème, 95.604), Sony (5ème, 71.527), Fujifilm (6ème, 66.593), Ricoh (7ème,
60.804), NEC (8ème, 59.190), Mitsubishi Electric (9ème, 56.232), et Toyota Motor
(10ème, 49.470) et deux coréens –LG (2ème, 97.593) et Samsung Electronics (4ème,
91.410).
Selon Lionel Villard, ingénieur de recherche à l’Esiee, membre d’équipe qui a
conduit cette étude, cité par le quotidien «Les Echos», les Asiatiques «sont
dépositaires des trois quarts des brevets analysés».
Par continent, les champions sont respectivement le Japon pour l’Asie (avec 46
groupes figurant dans les 50 premiers), les Etats-Unis pour l’Amérique du Nord
(48 sur 50) et l’Allemagne pour l’Europe (20 sur 50).
A l’échelle du continent européen, la France arrive 2ème avec 14 groupes en tête
desquels figure
Alcatel-Lucent
S.A. (5ème), suivi de Valeo SA (10ème),
Renault
(13ème), L’Oreal SA (16ème), Sanofi-Aventis (18ème),
Safran (19ème),
Peugeot Citröen Automobiles SA (22ème), France Telecom SA (24ème), Alstom SA (27ème),
etc.
Les groupes asiatiques prédominent dans six secteurs d’activités –technologie
(Hitachi), production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau (Osaka Gas
Company Ltd), les télécommunications (Nippon Telegraph and Telephone
Corporation), les services au consommateur (Toppan Printing Co Ltd), le matériel
industriel (Canon), et les matières premières (LG Corp.); et les Américains dans
deux –pétrole et gaz (Exxon Mobil Corp.) et la santé (Johnson & Johnson).
Parmi la petite minorité de groupes industriels brillant par leur politique
d’innovation hors d’Asie, d’Amérique et d’Europe, ne figurent aucun arabe ni
africain. Ces onze «happy few» viennent d’Australie (5), des Iles Cayman (2),
d’Antilles Néerlandaises (1), de Panama (1), de Nouvelle Zélande (1) et du
Brésil (1).