La Grèce dans le collimateur des agences de notation, Paris ne croit pas à sa “faillite”

photo_1260354262453-1-1.jpg
à son arrivée le 2 décembre 2009 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[09/12/2009 10:36:21] PARIS (AFP) La ministre française de l’Economie Christine Lagarde a déclaré mercredi ne pas croire à une éventuelle faillite de la Grèce qui est dans le collimateur des agences de notations internationales en raison de l’ampleur de sa dette.

Les finances publiques grecques sont dans un état pitoyable et le pays a vu ses crédits long terme placés sous surveillance négative par Standard and Poor’s lundi puis la note de sa dette à long terme dégradée par Fitch mardi. Les décisions des agences de notation ont un impact important car elles ont une influence sur les taux d’intérêt auxquels les Etats empruntent sur les marchés.

“Je ne crois pas que la Grèce puisse faire faillite”, a affirmé Mme Lagarde sur la radio RMC, annonçant que son homologue grec Georges Papaconstantinou se rendrait bientôt en France “pour parler justement de la situation des finances publiques grecques”.

La ministre a rappelé que les pays membres de la zone euro avaient demandé à la Grèce “de mettre en place un vrai plan efficace de recentrage et de recadrage des finances publiques”. “On attend tous qu’ils le fassent”, le ministre grec “a pris des engagements vis-à-vis de nous, il faut bien sûr les tenir”, a estimé Mme Lagarde.

Mardi soir, la Commission européenne a exhorté le gouvernement grec à prendre “des mesures supplémentaires” pour réduire son déficit.

photo_1260354536566-1-1.jpg
à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

Le ministre suédois des Finances Anders Borg a pour sa part laissé entendre dans un entretien publié mercredi que les pays européens n’étaient pas disposés à venir en aide à la Grèce en pleine crise budgétaire, et appelé le pays à “enfin appliquer une politique budgétaire sérieuse”.

Interrogé par le quotidien allemand Handelsblatt sur la possibilité pour d’autres pays de l’Union européenne d’accorder des crédits bilatéraux à la Grèce, M. Borg a estimé qu'”une telle démarche devrait être discutée très attentivement par la zone euro”. “Il n’y a pas de base juridique pour cela”, a-t-il ajouté, “le traité européen interdit même explicitement que des Etats de l’Union européenne transfèrent leurs dettes à d’autres, nous devrions nous en tenir à cela”.

M. Borg, dont le pays préside l’Union européenne jusqu’à la fin du mois, a appelé Athènes à présenter “un plan de consolidation sur plusieurs années et (à) faire des économies drastiques à court terme”. “Le gouvernement là-bas doit commencer à enfin appliquer une politique budgétaire sérieuse”, a-t-il enjoint. La révision subite par Athènes de sa prévision de déficit public est quelque chose “qui ne doit simplement pas survenir dans un pays bien organisé”.

M. Borg a reconnu que les partenaires européens de la Grèce étaient très inquiets d’une situation qui, selon lui, n’est pas imputable simplement à la crise économique de l’année écoulée. “L’endettement public grec était déjà incontrôlé avant le déclenchement de la crise”