Importations en hausse, le déficit commercial français se creuse en octobre

photo_1260368851675-1-1.jpg
éficit commercial de la France de octobre 2008 à octobre 2009

[09/12/2009 14:28:47] PARIS (AFP) Le déficit commercial de la France s’est nettement creusé en octobre, à 4,389 milliards d’euros,en raison d’une nette hausse des importations, signe d’une consommation soutenue des ménages malgré la crise, mais aussi d’une légère baisse des exportations.

En septembre, ce déficit s’était établi à 2,803 milliards (chiffre révisé), ont annoncé mercredi les Douanes.

Le déficit d’octobre est “le plus élevé depuis les records à plus de 6 milliards d’euros atteints en octobre et novembre de l’année dernière”, relève Alberto Balboni, du cabinet d’études Xerfi.

Cette dégradation est essentiellement due, selon le ministère des Finances, à la progression des importations, notamment des approvisionnements énergétiques et des achats industriels.

Les importations grimpent ainsi de 3,9% en octobre, à 32,649 milliards d’euros, et ce “dynamisme”, qui concerne la plupart des secteurs, “traduit la bonne tenue de la consommation des ménages français”, estime Alberto Balboni, qui y voit une note “optimiste”.

Ainsi, selon cet économiste, le déficit commercial français a atteint 32,94 milliards d’euros sur les dix premiers mois de l’année, soit une réduction de plus de 13 milliards d’euros par rapport à 2008, et 2009 devrait ainsi s’achever sur une amélioration.

Sur les douze derniers mois, le déficit cumulé atteint 41,797 milliards d’euros, indique Bercy.

Dans son projet de budget pour 2010, le gouvernement prévoit un déficit commercial de 47,6 milliards sur l’ensemble de 2009, après un record historique à 55,5 milliards l’an dernier.

Toutefois, “l’amélioration des comptes extérieurs a été surtout due à une diminution nette de la facture énergétique” liée à la baisse du cours du pétrole par rapport aux pics de 2008, prévient Alberto Balboni.

De leur côté, les exportations, qui avaient donné des signes positifs ces derniers mois, ont reculé de 1,3% en octobre, à 28,260 milliards d’euros.

Les ventes à l’étranger de biens intermédiaires et de biens d’équipement stagnent ou fléchissent, ce qui montre “l’atonie de la conjoncture industrielle” et de l’investissement en Europe, note Nicolas Bouzou, du cabinet d’études Asterès. De même, constate-t-il, les exportations vers l’Amérique “patinent” notamment à cause de “l’appréciation rampante de l’euro par rapport au dollar”.

Dopée par les mesures de “prime à la casse” dans l’automobile mises en place pour relancer l’économie, les exportations d’équipements de transport restent dynamiques, malgré un fléchissement des ventes aéronautiques – et notamment des livraisons définitives d’Airbus depuis le territoire français (1,149 milliard pour 24 appareils contre 1,338 milliard en septembre, pour 22 appareils).

Mais ce secteur tire son épingle du jeu “grâce à des causes non reproductibles dans les mois qui viennent”, puisque les gouvernements vont commencer à mettre fin à leurs mesures de relance, met en garde Nicolas Bouzou.