Panasonic prend le contrôle de Sanyo et devient plus gros que Sony

[10/12/2009 10:08:12] TOKYO (AFP)

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éants de l’électronique japonais, Panasonic et Sanyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

Le groupe d’électronique et d’électroménager japonais Panasonic a confirmé jeudi la prise de contrôle de son compatriote et concurrent Sanyo, donnant naissance à un géant plus gros que son éternel rival Sony.

Le fleuron d’Osaka (ouest) avait annoncé en décembre 2008 son intention de prendre son voisin Sanyo sous son aile, une opération amicale précipitée par la crise mais qui a finalement nécessité un an.

Panasonic n’a en effet lancé officiellement que début novembre son offre publique d’achat (OPA) après avoir négocié d’arrache-pied avec les groupes financiers détenteurs de plus de 70% des titres Sanyo, et attendu les feux verts des autorités de la concurrence d’une douzaine de pays.

Close mercredi, l’offre a été un succès, s’est félicité jeudi Panasonic.

Il a précisé avoir obtenu 50,2% des titres Sanyo, suffisamment pour déclarer l’offre aboutie, mais moins que le groupe ne l’espérait.

C’est qu’entre le moment de la détermination du prix de rachat de l’action, en plein marasme boursier, et le lancement effectif de l’OPA, le cours du titre Sanyo a fortement grimpé à la Bourse de Tokyo, ce qui a incité des détenteurs à ne pas les céder au rabais à Panasonic.

Ce dernier devra néanmoins débourser environ 405 milliards de yens (3 milliards d’euros) pour devenir la maison-mère de Sanyo.

Ce mariage de raison entre l’ex groupe Matsushita (rebaptisé du nom de sa marque Panasonic l’an dernier) et Sanyo ressoude les origines des deux firmes. Sanyo a en effet été fondée en 1947 par Toshio Ue, beau-frère de Konosuke Matsushita, père de Panasonic.

En adoptant son cadet Sanyo, Panasonic, groupe emblématique de l’industrie nippone du XXe siècle, va enrichir son catalogue de produits et élargir ses activités à des domaines jugés très porteurs pour le XXIe.

Encore convalescent après une longue cure d’amaigrissement (près de 15.000 suppressions de postes, 15% du total et cession d’activités), Sanyo s’est en effet attaché ces dernières années à développer essentiellement des produits bons pour l’environnement, la santé, l’hygiène et le divertissement multimédia.

Devenu un des groupes les plus puissants du monde dans les domaines des cellules photovoltaïques et des batteries rechargeables de divers types, Sanyo va désormais pouvoir s’appuyer sur la puissance commerciale de Panasonic.

“Sanyo dispose d’importants atouts (techniques, industriels) qui se marient à merveille avec ceux de Panasonic et seront d’abord profitables aux clients”, avait souligné le patron de Panasonic, Fumio Ohtsubo pour justifier son offre.

En amplitude de gamme de produits (audiovisuel grand public et professionnel, dispositifs divers pour entreprises, petit et gros électroménager), Panasonic dépassait déjà Sony.

Avec Sanyo, il étend encore son champ de compétences et hisse son potentiel de chiffre d’affaires nettement au-dessus de celui de son concurrent pour se situer à peu près au même niveau que le conglomérat Hitachi, dont les activités sont encore plus variées.

L’absorption de Sanyo par Panasonic doit aussi entraîner des réductions de frais d’approvisionnement et logistiques, amplifiant la compétitivité de l’offre.

“Le renforcement de la structure financière et industrielle du groupe est une priorité de cette acquisition”, avait reconnu M. Ohtsubo.

Violemment heurtés par la récession et la hausse du yen, Panasonic et Sanyo ont, il est vrai, subi en 2008-2009 une sévère décrue de leurs ventes, en volume comme en valeur; un manque à gagner qui peut difficilement être comblé en se contentant de rogner sur les budgets sans autre valeur ajoutée.