[10/12/2009 19:02:37] PARIS (AFP)
étaire général de la CFDT Transports et Thierry Douine (d), président de la CFTC Transports routiers, arrivent pour une réunion de négociations avec les syndicats, le 10 décembre 2009 au ministère du Travail à Paris (Photo : Mehdi Fedouach) |
A trois jours de la grève programmée des routiers, patronat et syndicats ont entamé jeudi soir les négociations de la dernière chance dans un climat tendu et avec des positions encore très éloignées.
Les syndicats des quelque 500.000 salariés du transport routier de marchandises ont fixé à vendredi matin la date butoir pour obtenir un accord salarial. Faute d’accord, les routiers, auxquels se sont joints deux organisations de producteurs de lait (l’APLI et la Coordination rurale) -mais pour d’autres motifs- menacent de bloquer des entrepôts de la grande distribution.
Les syndicats, qui avaient quitté la table des négociations mercredi en envisageant de boycotter la réunion de jeudi, sont finalement revenus, déterminés à “négocier tout le temps qu’il faudra”, selon Maxime Dumont, secrétaire général de la CFDT Transports.
A la reprise des discussions au ministère des Transports, chacun campait sur ses positions.
Les syndicats réclament des hausses minimales de leurs salaires de 4%, le patronat propose une augmentation de l’ordre de 2%.
“Il va falloir que les patrons se déballonnent un peu, ils n’ont fait aucune proposition en trois jours”, a déclaré M. Dumont avant la réunion. “Nous on a fait des concessions, les patrons n’ont pas bougé leurs lignes”, a déclaré le président de la CFTC Transports routiers, Thierry Douine.
étaire général de FO Transports, Gérard Martinez, participe à une réunion de négociations avec les syndicats, le 10 décembre 2009 au ministère du Travail à Paris (Photo : Mehdi Fedouach) |
Plusieurs syndicalistes ont reproché au patronat de se tourner vers l’Etat pour qu’il mette la main à la poche.
Les syndicats viennent “déposer des revendications, on ne vient pas chercher des subventions”, a lancé le secrétaire général de FO Transports, Gérard Martinez. “J’attends que les employeurs se comportent comme des employeurs et parlent des salaires” plutôt que de réclamer l’aide de l’Etat, a-t-il dit.
“C’est un ménage à trois”, rétorque-t-on à la FNTR, la principale organisation patronale.
Les organisations patronales ne cachent pas qu’elles attendent un nouveau geste du gouvernement et mettent en avant leurs difficultés dans un contexte de crise économique. Elles jugent “insuffisante” la réduction de la taxe carbone de 100 millions d’euros annoncée par M. Bussereau et certaines la critiquent même vivement.
Pour TLF, “c’est un peu comme le Téléthon, c’est une promesse de don sur une année à venir, 2010”. Le gouvernement promet de “diminuer un impôt supplémentaire, donc je ne vois pas où est l’économie et le cadeau fait au patronat”, a lancé son président, Philippe Grillot.
TLF, comme une autre organisation patronale, l’OTRE, dénonce le mélange des genres, avec l’utilisation d’une “solution fiscale” pour un problème social.
TLF s’est dite prête à des concessions salariales à condition que la profession bénéficie des allègements de charges Fillon sur les heures supplémentaires. L’OTRE réclame ces allègements “sur toutes les heures rémunérées”.
M. Bussereau a averti jeudi matin sur i-Télé que le gouvernement n’irait pas plus loin, après avoir “fait un geste” sur la taxe carbone. Il s’est dit “persuadé que la raison l’emportera”. “Si de la part des uns et des autres il y a des attitudes jusqu’au-boutistes, les Français s’en souviendront”, a-t-il ajouté.
Selon un récent sondage BVA-Absoluce, près des trois quarts des Français (73%) jugent le mouvement des routiers justifié bien qu’il menace les approvisionnements alimentaires à quelques jours des fêtes de fin d’année.