[14/12/2009 19:40:39] PARIS (AFP)
érence de presse sur le Grand emprunt, le 14 décembre 2009 à Paris (Photo : Eric Feferberg) |
Nicolas Sarkozy a annoncé lundi un Grand emprunt de 35 milliards d’euros pour remettre “du carburant dans l’économie” et permettre à la France d’atteindre “l’excellence” en matière de “croissance durable” grâce à des investissements dans des secteurs d’avenir.
“J’ai décidé de mobiliser 35 milliards d’euros qui seront exclusivement consacrés aux priorités d’avenir”, a déclaré le chef de l’Etat, au cours d’une allocution à l’Elysée suivie d’une conférence de presse.
Il a dénombré cinq “” à financer – supérieur et formation, recherche, industrie et PME, , développement durable -, ce qui recoupe “très largement”, a-t-il précisé, les préconisations de la commission ad hoc que présidaient Alain Juppé et Michel Rocard.
Cet emprunt sera financé à hauteur de 13 milliards par les remboursements des banques aidées par l’Etat pour faire face à la crise, le reste (22 milliards) étant levé sur les marchés, “avec les meilleurs financements”.
Selon M. Sarkozy, il permettra de générer “60 milliards d’euros d’investissement public, et privé”, l’investissement public servant de “levier” pour “mobiliser les initiatives privées”.
Toutefois, “ce grand plan d’investissement n’est pas un plan de relance bis”. Même sans la crise, il fallait ce plan car “il fallait mettre du carburant dans l’économie”, a-t-il martelé, disant attendre des résultats “à long terme” en matière économique et social.
é (g) et Michel Rocard, le 8 décembre 2009 à Geispolsheim (Photo : Frédérick Florin) |
Plusieurs responsables socialistes ont associé l’emprunt à de la supplémentaire. “Pourquoi devons-nous rechercher 35 milliards, alors que nous aurions pu ne pas perdre de la recette ?”, s’est interrogé Didier Migaud, président PS de la commission des Finances de l’Assemblée.
En détaillant les priorités, Nicolas Sarkozy a insisté sur la nécessité pour la France de “renouer avec la croissance” et “rattraper son retard” en matière d’investissement par rapport aux autres grands pays européens (l’Allemagne a été citée à de nombreuses reprises). Il a fixé à chaque fois le même objectif: atteindre “l’excellence mondiale”.
Ainsi de l’enseignement supérieur, “trop longtemps négligé en France, alors que c’est la clé de notre compétitivité future”.
Les universités bénéficieront le plus de la manne du grand emprunt — 11 des 35 milliards –, afin de “faire émerger une dizaine de campus d’excellence (8 milliards). Un “gigantesque campus” sera notamment créé à Saclay (Essonne).
“Les universités auront l’autonomie et les moyens. C’est une décision sans précédent (…) Nous nous préparons à gagner la bataille de la compétitivité”, s’est réjoui M. Sarkozy.
Une enveloppe de 500 millions d’euros sera également réservée à l’apprentissage, avec notamment 20.000 places en internat d’excellence.
Huit milliards d’euros seront par ailleurs dédiés à la recherche (biotechnologies, nanotechnologies), dont 3,5 pour la “valorisation” des brevets et 2,5 pour la santé.
Troisième priorité: le soutien à l’industrie et aux PME (6,5 milliards) : aéronautique, spatial, automobile, ferroviaire, construction navale…
Autre priorité: le développement durable (5 milliards), avec un effort particulier sur les énergies renouvelables. Il a ainsi annoncé que l’actuel CEA allait devenir le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives.
Enfin, 4,5 milliards seront consacrés à l’économie numérique.
Tous ces projets pour une “croissance durable” sont “cohérents avec les engagements que nous allons prendre à Copenhague”, a assuré M. Sarkozy, qui s’apprête à rejoindre des dizaines d’autres chefs d’Etat et de gouvernement pour clôturer la conférence de l’ONU sur le climat.