[15/12/2009 21:34:43] EVERETT (Etats-Unis) (AFP)
écolle le 15 décembre 2009 à Everett, aux Etats-Unis (Photo : Stephen Brashear) |
Le nouvel avion 787 de Boeing, le “Dreamliner”, s’est envolé pour la première fois mardi avec plus de deux ans de retard sur le programme prévu, en raison notamment d’une production éclatée et d’un taux inédit de matériaux composites.
Le Dreamliner est déterminant pour l’avenir du constructeur américain qui n’a pas lancé de nouvel appareil depuis 15 ans.
L’avion peint en blanc, bleu turquoise et bleu profond s’est envolé pour la première fois mardi à 10H27 locales (18H27 GMT) devant des milliers d’employés du constructeur rassemblés sur l’aérodrome de Paine Fields, proche de l’usine Boeing d’Everett (Etat de Washington, nord-ouest des Etats-Unis).
Pour cette première mise à l’épreuve des airs, les capitaines Mike Carriker et Randy Neville étaient seuls à bord de cet appareil, dont la cabine ne ressemble pas à une cabine normale mais “à une salle d’ordinateurs”, a commenté un porte-parole de l’avionneur américain à l’occasion de la retransmission du vol en direct sur le site internet du groupe.
Boeing espère que le vol durera environ 5 heures et demi mais “cela sera aux pilotes de juger” et ils pourraient tout aussi bien décider de raccourcir le vol à seulement deux heures, a-t-il ajouté.
Les deux pilotes “vont réaliser une séquence planifiée de tests”, a indiqué à l’AFP Marc Birtel, autre porte-parole de Boeing.
Les équipements de bord transmettaient en temps réel les données du vol à une équipe au sol, et les informations sur la vitesse et l’altitude du vol devaient être rendues publiques à l’issue du vol d’essai.
Ce biréacteur de taille moyenne doit transporter de 210 à 330 passagers selon les configurations, sur des trajets de 4.600 à 15.750 km et avec un meilleur confort pour les passagers, grâce à un taux d’humidité plus élevé que la moyenne en cabine.
Avec cet appareil dernier cri dont le fuselage est à 50% fait de matériaux composites, Boeing promet “une consommation de carburant sans équivalent”, de 20% inférieure à celle des autres avions de taille comparable, et des coûts de maintenance réduits.
Le premier vol d’essai a été reporté à de multiples occasions, la dernière fois en juin, lorsqu’il avait été annulé in extremis après que des tests eurent révélé des faiblesses sur le fuselage.
Ce énième report intervenait après une longue série de retards dans la conception de l’appareil, dus à la part inédite de matériaux composite employés et à la fabrication éclatée entre une quarantaine de sous-traitants.
La première livraison, au transporteur japonais All Nippon Airways, devrait dorénavant avoir lieu fin 2010.
Les retards répétés du 787 ont conduit Boeing à inscrire une perte de 1,6 milliard de dollars au troisième trimestre et à diviser par plus de trois ses prévisions de bénéfice pour l’année, sans compter plusieurs annulations de commandes.
L’avionneur américain fait en outre l’objet d’une plainte en nom collectif d’investisseurs à propos des retards répétés de son avion.
Mais malgré ces déboires, Boeing garde avec le 787 une longueur d’avance sur son concurrent européen Airbus, encore plus en retard dans la conception de son A350 XWB. Destiné à rivaliser directement avec le Dreamliner, il ne devrait pas être livré avant la mi-2013.
Boeing revendique 840 commandes de 55 clients pour son appareil nouvelle génération, qu’il qualifie d'”avion de ligne qui se vend le plus vite de l’histoire de l’aviation”.