[15/12/2009 11:55:06] PARIS (AFP)
é (Photo : Mychèle Daniau) |
Les prix à la consommation en France sont restés quasiment stables en novembre par rapport au mois précédent (+0,1%) mais sont repartis à la hausse sur un an (+0,4%) après six mois consécutifs de baisse, a annoncé mardi l’Insee.
Pour les économistes, cette hausse des prix sur un an en novembre était inéluctable car elle est essentiellement liée à l’évolution du cours du baril du pétrole, dont les prix avaient commencé à s’assagir voici tout juste un an après avoir flambé durant l’été 2008.
L’inflation devrait encore nettement augmenter en décembre et janvier car, “en décembre 2008 et janvier 2009, sous l’impulsion de la forte baisse des prix énergétiques, les prix à la consommation ont baissé respectivement de 0,2% et 0,4%”, explique Marc Touati (Global Equities).
En décembre 2008, le prix du baril de brut était tombé à 32 dollars. Il évolue actuellement autour de 70 dollars.
“Malgré l’importante création monétaire à l’échelle internationale, aucun dérapage inflationniste n’est à craindre au cours des prochains mois, et encore moins une transmission de la hausse de l’inflation aux salaires”, la tant redoutée spirale inflationniste, souligne Alexander Law, économiste chez Xerfi.
“Pas de panique, puisque le retour de l’inflation en novembre n’est qu’un mouvement de correction logique de la baisse des prix observée il y a un an”, renchérit M. Touati, qui juge lui aussi que “nous sommes très loin de l’hyperinflation”.
L’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat risque malgré tout de redevenir d’actualité l’an prochain, estime Alexander Law.
Les marchés des matières premières pourraient de nouveau faire l’objet d’intenses spéculations tandis que les salaires et les marges des industriels subiraient des pressions à la baisse en raison de l’impact de la crise économique et du chômage. “Bref, la question du pouvoir d’achat va redevenir centrale dès 2010”, résume-t-il.
Selon l’Institut national de la statistique (Insee), la très légère augmentation des prix en novembre “résulte d?évolutions contrastées: accroissement des prix des produits pétroliers (+3,3% sur un mois mais -5,5% sur un an), hausse du prix du tabac (+4,2%) et baisses saisonnières dans les transports et les services liés au tourisme”.
Les prix des produits frais ont de nouveau progressé en novembre: +1,3%. Néanmoins, sur un an, leurs prix ont diminué de 2,5%.
Les prix des autres produits alimentaires ont diminué légèrement sur le mois (-0,1%), les prix dans le secteur du lait continuant de baisser (-0,9%, notamment pour le lait et la crème).
Les prix des produits manufacturés ont aussi un peu reculé (-0,1%).
Dans les cafés et restaurants, les prix ont légèrement augmenté en novembre (+0,1%) alors que les syndicats de restaurateurs sont reçus à Bercy mardi pour dresser un “bilan définitif” de la baisse de la TVA à 5,5%.
Depuis le 1er juillet, date d’entrée en vigueur de la TVA réduite pour la restauration à table (5,5% au lieu de 19,6% sauf pour l’alcool), la baisse est d’environ 1,41% dans les restaurants et de seulement 0,95% dans les cafés.
Selon le gouvernement et les syndicats signataires, cette mesure aurait dû se traduire par une baisse des prix d’environ 3%.