ésident de la banque central américaine Ben Bernanke à Washington le 7 décembre 2009. (Photo : Mandel Ngan) |
[15/12/2009 10:59:16] WASHINGTON (AFP) La banque centrale américaine (Fed) se réunit mardi et mercredi, après un an de taux quasi-nul, et devrait à nouveau s’employer à faire taire les spéculations voulant que l’embellie économique puisse la forcer à resserrer le robinet du crédit plus tôt que prévu.
Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a abaissé son taux directeur à quasi-zéro lors de sa réunion de la mi-décembre 2008 et ne cesse de répéter depuis lors que le taux directeur de la banque devrait “rester extrêmement” bas pendant longtemps encore, du fait de la faiblesse de la reprise.
Le président de la Fed a redit sans ambiguïté lundi qu’il n’y avait pas de hausse de taux en vue aux Etats-Unis.
Qu’importe la baisse inattendue du chômage (retombé à 10% en novembre) ou la bonne tenue de la consommation de fin d’année que laisse présager la progression des ventes de détail publiée vendredi, les Etats-Unis font toujours face à des “vents contraires formidables”, selon les mots du patron de la Fed, Ben Bernanke.
Le pays a encore un long chemin à parcourir avant que la reprise soit “autonome”, a-t-il dit lundi. Pas question donc de renchérir le crédit, qui reste toujours difficile, en remontant le taux directeur de la Réserve fédérale.
La présidente des conseillers économiques de la Maison Blanche Christina Romer a affirmé pour sa part dimanche que la récession n’était pas terminée: “Les gens souffrent à travers le pays, le taux de chômage est encore à 10% (…). La récession a mis longtemps à venir, elle va mettre longtemps à se dissiper”, a-t-elle déclaré justifiant le plan pour l’emploi qu’a annoncé le gouvernement.
“Selon la définition officielle, on est à peine sortis du bois, avec des chiffres du PIB qui ont cessé de baisser pour enfin repartir. Mais comme le président l’a toujours dit, je crois qu’on ne sera pas sorti de la récession avant que tous ces gens qui veulent du travail retrouvent un emploi”, a-t-elle ajouté.
Larry Summers, principal conseiller économique du président Obama, s’est voulu plus rassurant, indiquant que “le processus de la reprise était engagé”.
Il a affirmé que les prévisions tablaient sur davantage de créations d’emplois au printemps.
Lors de sa dernière réunion début novembre, le FOMC avait indiqué pour la première fois les trois variables qu’il surveillerait de près et dont l’évolution déterminera le moment de relever le taux: l’emploi, l’inflation et les perspectives d’inflation.
Lundi, M. Bernanke a de nouveau déclaré que l’emploi restait “faible” (le pic du chômage n’ayant sans doute pas encore été atteint), que la Fed prévoyait toujours une inflation “contenue pendant quelque temps” et a jugé “rassurant” de voir que les attentes d’inflation étaient “stables”.
D’ailleurs, le marché ne s’y trompe pas, qui parie à 100% contre une hausse des taux à l’issue de la réunion du FOMC, dont le communiqué final devrait être publié, comme d’habitude, vers 14H15 à Washington (19H15 GMT).
Malgré cela, les rumeurs continuent de courir sur une prétendue hausse de taux anticipée.
Analyste à la Bank of New York Mellon, Samarjit Shankar a expliqué que la forte hausse des ventes de détail publiée vendredi et la remontée bien plus forte que prévu d’un indice de confiance des consommateurs avait “ranimé les attentes d’un resserrement des taux d’intérêt plus tôt qu’anticipé aux Etats-Unis”.
Il est vrai que certaines déclarations récentes de dirigeants de la Fed mettant en garde contre la menace d’une inflation forte à terme (ce qui obligerait la Fed à relever son taux) sont de nature à alimenter les hypothèses les plus hasardeuses.