[15/12/2009 16:04:40] ATHENES (AFP)
écembre 2009 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki) |
Le Premier ministre grec Georges Papandréou s’est employé à reprendre l’initiative en annonçant un plan de redressement de l’économie destiné à rassurer ses partenaires européens, mais les analystes et syndicats s’interrogeaient sur l’impact réel des mesures prônées.
Deux mois après son arrivée au pouvoir, M. Papandréou avait soigneusement mis en scène lundi soir son intervention, visant à rassurer marchés et partenaires, mais aussi son opinion publique, sur sa capacité à sortir le pays d’une de ses pires crises budgétaires, qui a ébranlé toute la zone euro.
“Nous devons changer ou sombrer”, a-t-il lancé devant un parterre de décideurs et syndicalistes, appelant à un nouveau “pacte social” pour soutenir le redressement et redonner de la crédibilité au pays.
M. Papandréou a promis de ramener le déficit à moins de 3% du PIB en 2013, à un rythme annuel de -2% à partir de 2011, et prôné l’adoption rapide de quelques mesures phares, dont la fiscalisation à 90% des bonus des banquiers ou la fin d’une pléthore d’exemptions fiscales dans le secteur public.
La Commission européenne a salué ce plan de redressement de l’économie, mais attend que la Grèce explique les “mesures concrètes” qui seront mises en oeuvre pour réduire son déficit.
“Nous prenons note de l’engagement du gouvernement grec (…) à réduire les déficits publics et la dette grecque à travers des réductions de dépenses et des augmentations de recettes”, a déclaré dans un communiqué le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia.
écembre 2009 à Bruxelles (Photo : John Thys) |
“Le budget 2010, discuté au Parlement grec, et la déclaration de M. Papandréou sont des pas dans la bonne direction”, a-t-il ajouté.
“Le ton du discours (de M. Papandréou) allait dans la bonne direction, mais il n’y avait pas beaucoup de nouveau et les annonces visaient surtout à faire impression, il n’est pas rentré concrètement dans le détail”, comme l’auraient souhaité les marchés, commentait mardi pour l’AFP Miranda Xafa, directrice en conseil d’investissement à Genève.
Après des rencontres à Berlin et Paris mardi, le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou doit continuer à plaider la cause grecque mercredi à Londres et jeudi à Francfort auprès d’investisseurs institutionnels, avant de s’atteler au programme national de stabilité que la Commission européenne entend passer au crible en janvier.
La campagne de M. Papandréou, que ses homologues européens ont pressé d’agir lors du sommet de Bruxelles, aura “un impact positif limité, le marché attendant avant tout des actions et non des mots”, relevait également une note d’analyse de BNP Paribas.
A défaut d’emporter la conviction, le Premier ministre semble avoir concilié l’ensemble de son auditoire. Directeur de recherches auprès de la grande confédération syndicale GSEE, Savvas Robolis, le crédite aussi d’avoir “gagné un répit”, par un “exercice d’équilibre dont l’efficacité réelle reste à prouver”.
“Le choix est d’assainir les finances budgétaires mais sans frapper trop durement les bas et moyens revenus, tout va dépendre de la capacité de l’appareil d’Etat à mettre en oeuvre ces mesures”, en luttant efficacement contre l’évasion fiscale et la gaspillage et en ne sacrifiant pas les efforts promis de relance, juge M. Robolis.
“Les fonctionnaires vont être touchés c’est sûr, reste à savoir exactement dans quelle mesure, mais sur le principe, le plan est acceptable, et peut éviter la prise de mesures plus dures, comme celles réclamées par Bruxelles”, a-t-il ajouté.
La première riposte syndicale prévue, une grève le 17 décembre doit ainsi rester limitée au front syndical communiste du Pame, sans ralliement prévu de la GSEE ou du puissant syndicat de la fonction publique Adedy.