électriques, le 14 décembre 2008 près d’Issoire. (Photo : Thierry Zoccolan) |
[17/12/2009 12:03:26] RENNES (AFP) Sous “alerte rouge” à cause des grands froids qui augmentent les risques de coupures d’électricité, la Bretagne peine à trouver des solutions pour réduire sa dépendance énergétique alors qu’elle ne produit que 8% de sa consommation.
A défaut de mieux, le Réseau de Transport d’Electricité (RTE) en a été réduit à appeler les consommateurs “à des gestes citoyens” pour soulager le réseau local pendant les pointes de consommation, entre 17H00 et 20H00.
“N’allumer que l’éclairage nécessaire, ne pas allumer les appareils dont l’usage peut-être différé (lave-vaisselle, lave-linge), éteindre les appareils en veille”, résume Jean-Michel Colin, directeur délégué RTE Ouest.
Côté production, la centrale thermique de Ploufragan (Côtes d’Armor), principale réponse proposée par GDF pour compenser le déficit énergétique breton à l’horizon 2010, est en plein statu quo.
Pour GDF, la centrale était le seul moyen de “produire 120 MW en 14 minutes” et répondre aux pics de consommation. Mais le projet a suscité une levée de boucliers des riverains, des élus de tous bords et des associations écologistes qui critiquaient la grande consommation de gaz et d’eau.
Inquiète pour l’avenir, la région Bretagne a organisé le mois dernier des assises sur le dossier énergétique avec un programme en tryptique: économies, développement des énergies renouvelables et, éventuellement en complément, installation de petites unités de production, type biogaz.
Dans une région marquée par une forte proportion de maisons individuelles et un suréquipement des logements en chauffage électrique, “on a calculé que des économies de l’ordre de 100 mégawatts (mgw) étaient un objectif possible”, explique Isabelle Thomas, conseillère régionale (PS), présidente de la commission environnement et cadre de vie.
La région table aussi sur le développement des énergies renouvelables qui peinent encore à prendre de l’envergure, comme partout en France.
Pour l’éolien terrestre, “nous en sommes à 950 MGW de permis de construire validés alors que nous avions prévu 1.000 MGW en 2010”, se félicite cependant Mme Thomas.
ût 2008 d’un parc éolien offshore dans le Norfolk en Angleterre. (Photo : Shaun Curry) |
Du fait de la géographie bretonne, les possibilités de l’éolien offshore sont immenses mais “il faudrait que le législateur prenne ses responsabilités” au niveau national pour favoriser la création d’une filière industrielle, souligne l’élue.
Les agriculteurs bretons, eux, proposent de favoriser la co-génération sous serres, dont le rendement est de “plus de 85%”. Mais pour ce, “l’Etat doit autoriser la revente d’électricité sur le marché libre d’avril à octobre”, quand les serres n’ont plus besoin de chauffage, a rappelé mercredi un communiqué de la FRSEA (Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles).
De son côté, l’association “Sortir du nucléaire” a profité de l’alerte rouge pour répéter que “l’option française +centrales nucléaires+chauffages électriques+ fait actuellement la preuve de son absurdité” en souhaitant “faire de la Bretagne la preuve exemplaire qu’une politique énergétique propre et durable est possible”.
La secrétaire d’Etat à l’Ecologie Chantal Jouanno a pour sa part reconnu qu’il fallait “tous agir sur la maîtrise de la demande d’électricité, car c’est pour l’heure notre seul levier d’action”. Elle a aussi rappelé que malgré le retard du projet de Ploufragan, “l’engagement a été clairement pris de réussir à mettre en marche cette centrale en 2012”.