Le PDG de Morgan Stanley, John Mack, ne recevra pas de bonus cette année

photo_1261156255848-1-1.jpg
éricaine Morgan Stanley, le 11 février 2009 à Washington (Photo : Saul Loeb)

[18/12/2009 17:13:01] NEW YORK (AFP) Le PDG de la banque d’affaires américaine Morgan Stanley, John Mack, ne touchera pas de bonus en 2009 pour la troisième année de suite “le contexte sans précédent”, a-t-il indiqué dans une lettre à ses employés reçue par l’AFP.

“Chez Morgan Stanley, nous avons conscience du contexte dans lequel nous opérons et des difficultés économiques rencontrées par tant de pays. Vu ce contexte sans précédent et le soutien financier extraordinaire que les gouvernements ont fourni à notre secteur, (…) j’ai recommandé à notre comité de rémunérations la semaine dernière de ne pas m’octroyer de prime de fin d’année”, a déclaré M. Mack dans cette lettre.

C’est la troisième année d’affilée que M. Mack décide de ne pas recevoir de bonus, a précisé une porte-parole de la banque, ajoutant qu’en tant que patron, M. Mack avait touché toutes ses primes en actions de la banque et non en numéraire.

M. Mack quittera son poste de directeur général à la fin de l’année, le cédant à James Gorman, et demeurera président non exécutif du conseil d’administration.

Entré chez Morgan Stanley il y a 37 ans, M. Mack affirme dans sa lettre n'”avoir jamais vu la banque mieux positionnée qu’aujourd’hui”.

Les banques sont dans le collimateur du gouvernement et du grand public américains, indignés notamment par le niveau de rémunération des banquiers alors que le taux de chômage atteint 10% dans le pays.

Plusieurs patrons de banque ont tenté d’apaiser les critiques en renonçant à tout ou partie de leur rémunération.

Le directeur général de Citigroup Vikram Pandit ne touchera qu’un dollar de salaire cette année, comme en 2008, sans rémunération en actions supplémentaire.

Les 30 dirigeants les mieux payés de Goldman Sachs ont accepté de ne pas toucher de chèque en numéraire et de recevoir leur prime en actions, avec interdiction de les liquider avant cinq ans.

Le directeur général de Bank of America, Kenneth Lewis, sur le départ, a lui été poussé par le Trésor américain à renoncer à toute rémunération au titre de ses fonctions en 2009.

Dans sa lettre aux employés de Morgan Stanley, John Mack commente par ailleurs la réforme du secteur financier en préparation au Congrès américain, et se dit en faveur d’un “cadre de réglementation plus solide et d’une supervision plus forte par la Réserve fédérale”.

“Nous avons toujours besoin d’un régulateur du risque”, de plus de clarté sur les risques posés par les instruments et contrats financiers “complexes” notamment les dérivés, qui devraient “être centralisés par une chambre de compensation”, ajoute-t-il.

Les très grandes banques devraient aussi être capables de faire faillite et d’être démantelées sans mettre en danger l’ensemble du système financier, a-t-il conclu.