Grèce : le Premier ministre appelle à la mobilisation générale face à la crise

photo_1261248919981-1-1.jpg
éou, le 11 décembre 2009 à Bruxelles (Photo : John Thys)

[19/12/2009 18:57:12] ATHENES (AFP) Le Premier ministre grec Georges Papandréou a appelé samedi ses concitoyens à “la mobilisation générale” pour faire face à la crise financière sans précédent qui frappe le pays.

“Je demande une mobilisation nationale de tout le monde, des partis, des partenaires sociaux, des forces saines du monde de l’entreprise et des travailleurs, de tous les citoyens”, a lancé M. Papandréou devant le groupe parlementaire de son parti, le Pasok (socialiste), peu avant l’ouverture du débat sur le budget 2010.

Ce budget est capital pour faire face à la profonde crise que traverse la Grèce en raison de l’explosion de sa dette. Le projet prévoit notamment une baisse de 3,6% du déficit public, de 12,7% du PIB en 2009 à 9,1% du PIB en 2010.

“Nous avons fixé un objectif ambitieux mais indispensable de diminuer le déficit de presque 4% du PIB, cela signifie une baisse du déficit de plus de 8 milliards euros: 4 milliards par des économies sur le gaspillage et la diminution des dépenses, 4 autres milliards par l’augmentation des recettes par des mesures permanentes, sans augmenter le poids fiscal des couches basses et moyennes”, a déclaré le Premier ministre.

L’année 2010 sera l’année des “grands changements et des ruptures, spécialement dans la sphère de l’Etat (…) pour rebâtir notre crédibilité que nous avons perdue”, a déclaré M. Papandréou.

Il a souligné que son gouvernement, au pouvoir depuis deux mois et demie, “va agir et agir maintenant avec détermination”. “Nous sommes décidés de changer radicalement la marche du pays, décidés de frapper les mentalités et les pratiques qui nous ont mis des années en arrière”, a-t-il dit.

“Il est indispensable de se diriger vers un nouveau modèle de développement mais il faut mettre de l’ordre dans notre maison (…) nous n’avons pas le luxe de reporter les profonds problèmes structurels qui nous étouffent et qui ont créé une économie antiproductive, un Etat gaspilleur et inefficace”, a-t-il ajouté.

M. Papandréou a par ailleurs durement attaqué les gouvernements de droite précédents qui ont mené des “politiques criminelles provoquant des dommages nationaux, qui ont fait du tort au peuple grec, qui ont diffamé la Grèce”, plaçant “aujourd hui le pays en état d’urgence” et “au bord du gouffre”.

“Les dommages subis à notre pays ces dernières années sont incalculables. Chaque jour, les estimations, les commentaires, les références blessantes pour notre pays nous blessent car nous ne sommes pas comme ça, nous sommes un peuple fier et travailleur”, a-t-il affirmé

Les 300 députés du parlement monocaméral ont entamé dans la soirée le débat sur le projet de budget qui sera voté dans la nuit de mercredi à jeudi. Il devrait être adopté sans problème, les socialistes disposant d’une confortable majorité de 160 députés.