Grèce : le budget 2010 doit mettre de l’ordre dans “le chaos” des finances

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Le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou, le 20 octobre 2009 au Luxembourg (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[20/12/2009 20:33:27] ATHENES (AFP) Le budget de l’Etat grec pour 2010 vise à mettre de l’ordre dans “le chaos” des finances publiques du pays, a déclaré dimanche au parlement le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou.

Il s’agit du budget “le plus difficile depuis le retour de la démocratie (en 1974), la situation est extrêmement défavorable, il doit appliquer des objectifs très ambitieux, dans une année comportant des difficultés sans précédent pour notre pays”, a dit M. Papaconstantinou lors du débat budgétaire.

Il “vise à mettre de l’ordre dans le chaos des finances publiques du pays. Face à l’impasse dont nous avons hérité, nous avons relevé nos manches et nous travaillons durement pour remettre la machine en marche”, a-t-il ajouté.

C’est le début d’un processus “pour rétablir la dignité et la crédibilité de la politique économique face aux citoyens, à nos partenaires européens, aux marchés internationaux”, a souligné le ministre.

Le budget prévoit une baisse du déficit de 8,4 milliards d’euros, soit 3,6% du PIB de 12,7% à 9,1% en 2010. Le gouvernement luttera pour atteindre une baisse de 4% du PIB, a précisé M. Papaconstantinou.

La dette du gouvernement central va atteindre en 2010 environ 133% du PIB, ou 326 milliards d’euros, contre environ 125%, ou 300 milliards, en 2009. La dette du gouvernement général, retenue par l’Union européenne et les marchés, atteindra 120% du PIB, ou 295 milliards, contre 113% environ, ou 272 milliards, en 2009.

Au chapitre des recettes, le ministre a notamment cité un impôt exceptionnel sur les grands profits et les grandes fortunes et l’augmentation de l’impôt sur le tabac et l’alcool. Une réforme fiscale comprenant des mesures contre la fraude sera déposée au parlement fin février.

Sur la réduction des dépenses de l’Etat, le ministre a noté la diminution d’au moins 10% des salaires des dirigeants des entreprises du secteur public et une baisse de 50% des émoluments des membres des conseils d’administration.

M. Papaconstantinou a par ailleurs dressé un long réquisitoire contre le gouvernement de droite précédent, au pouvoir de 2004 à octobre dernier.

Ce gouvernement, “avec ses pratiques et ses politiques, a conduit le pays dans une impasse économique sans précédent”, et “a sapé la dignité de notre pays à l’étranger”, a-t-il affirmé.

Le ministre a accusé les conservateurs “d’avoir dissimulé consciemment des déficits”, déclarant que “la dette a augmenté de 100 milliards depuis cinq ans et demi”.

“Aujourd’hui, notre pays est l’objet d’une avalanche d’articles et de commentaires négatifs dans les médias et marchés internationaux”, a-t-il dit.

“On ne nous croit plus”, a-t-il souligné, estimant que “le déficit de confiance est plus important que notre déficit financier”.

“Le déficit immense de confiance sur les marchés internationaux met le pays dans une position extrêmement difficile pour ses besoins d’emprunts”, a ajouté le ministre.