Sanofi Aventis : le départ de Jean-François Dehecq en 2010 marquera la fin d’une époque

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çois Dehecq, le président du conseil d’administration du groupe Sanofi-Aventis, numéro un européen de la pharmacie, le 4 septembre 2008 à Tours (Photo : Alain Jocard)

[21/12/2009 08:34:31] PARIS (AFP) Le départ programmé en mai 2010 du président de Sanofi-Aventis Jean-François Dehecq, bâtisseur du groupe depuis son origine qui devrait être remplacé par Serge Weinberg, va marquer la fin d’une époque pour le laboratoire, déjà engagé depuis un an dans une profonde mutation.

Le groupe, devenu sous la houlette de Jean-François Dehecq l’un des leaders mondiaux de son secteur, a officialisé mercredi la cooptation comme administrateur de Serge Weinberg, qui sera proposé comme président non-exécutif au conseil d’administration le 17 mai 2010, après une assemblée générale des actionnaires.

Atteint par la limite d’âge -il aura 70 ans le 1er janvier-, M. Dehecq, qui est aussi président du comité d’orientation du Fonds stratégique d’investissement (FSI) et président du comité national des Etats généraux de l’industrie, va quitter un groupe qu’il a façonné au fil des ans avec son “père spirituel” René Sautier.

Diplômé de l’Ecole nationale des arts et métiers, ce colosse à la carrure imposante (il mesure 1m97) entre en 1965 à la Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine (futur Elf-Aquitaine), où il occupe notamment des fonctions aux services économiques.

En 1973, sa rencontre avec René Sautier est un tournant: les deux hommes vont transformer une des filiales des Pétroles d’Aquitaine, l’Omnium financier pour l’hygiène et la santé, en laboratoire pharmaceutique.

De Sanofi, les deux hommes vont faire un des leaders mondiaux de la pharmacie en multipliant les acquisitions – quelque 300 en 30 ans! En 1998, le groupe avale notamment Synthélabo, une filiale de L’Oréal, numéro un mondial des cosmétiques, puis en 2004, il engloutit le franco-allemand Aventis, pourtant deux fois plus gros.

Directeur général du groupe de 1973 à 1982, M. Dehecq, proche de Jacques Chirac, est ensuite son vice-PDG de 1982 à 1988, puis PDG de 1988, quand René Sautier prend sa retraite, à fin 2006. Le 1er janvier 2007, il passe la main à l’un de ses proches, un pur produit du groupe lui aussi, Gérard Le Fur, mais conserve la présidence non-exécutive de Sanofi-Aventis.

L’expérience tourne court, et Gérard Le Fur, un chercheur de formation qui n’a jamais su s’attirer les bonnes grâces des marchés financiers, doit céder son poste de directeur général dès décembre 2008 à Chris Viehbacher, venu de GlaxoSmithKline.

L’arrivée de M. Viehbacher aux commandes marque déjà un tournant pour le groupe, dont l’image et la stratégie ont été profondément modifiées en un an par le nouveau directeur général. Symboliquement au moins, le départ de Jean-François Dehecq en mai 2010 marquera une nouvelle étape de cette transformation.

Son successeur probable, Serge Weinberg a été président du directoire de PPR entre 1995 et 2005 et président du conseil d’admnistration d’Accor de 2006 à 2009.

Selon des indiscrétions parues dans la presse, il aurait été notamment choisi sur les conseils de l’Elysée, avec pour mission entre autres de garder un oeil sur la politique sociale du groupe, engagé depuis un an dans un plan d’économies de coûts et de suppressions de postes, notamment dans la recherche en France.