Saab : réunion de crise sur fond de doutes concernant l’offre de Spyker

[21/12/2009 18:54:26] STOCKHOLM (AFP)

photo_1261403812663-2-1.jpg
écutif de Saab Jan Ake Jonsson, le 18 décembre 2009 à Trollhättan (Suède) (Photo : Adam Ihse)

Le gouvernement suédois, qui a tenu une réunion de crise lundi sur Saab, compte venir en aide aux salariés du constructeur suédois menacé de fermeture au moment où se sont achevées des discussions entre la maison-mère GM et le repreneur potentiel .

Les réunions se sont tenues dans la capitale suédoise quelques heures avant l’expiration (22H00 GMT) de l’offre de reprise émanant du constructeur néerlandais de voiture de sport haut de gamme Spyker, offre qui avait été dévoilée dimanche.

“Nous discutons de la situation telle qu’elle se présentait vendredi quand GM a annoncé qu’il allait fermer Saab”, a déclaré la ministre suédoise chargée des Entreprises, Maud Olofsson, lors d’une conférence de presse.

Elle a refusé de préciser quelles étaient les chances de ce plan de sauvetage de dernière minute, se centrant sur les mesures d’aides destinées aux salariés. Elle a promis une aide financière à la ville de Trollhättan (sud-ouest) où l’usine Saab est implantée.

La ministre a souligné que le gouvernement comptait être “bien préparé” à l’éventualité d’une fermeture et “montrer aux autorités locales, régionales ainsi qu’aux employés qu’il y avait des ressources et qu’ils n’avaient pas à s’inquiéter”.

Elle a ainsi annoncé le déblocage de 542 millions de couronnes suédoises (52 millions d’euros) pour la création d’emplois et la croissance dans la région qui abrite les grands industriels du secteur.

Saab emploie environ 3.400 personnes en Suède. Selon les estimations des médias, la fermeture de Saab pourrait se traduire par la perte de 8.000 emplois, sous-traitants compris.

photo_1261403880929-2-1.jpg
édois chargée des Entreprises Maud Olofssson, le 30 janvier 2009 à Ostrava (République tchèque) (Photo : Michal Cizek)

“GM peut, s’il le souhaite, continuer à discuter d’une vente mais cela ne dépend pas de nous”, a encore déclaré Mme Olofsson, qui avait confié plus tôt, à la radio suédoise, son scepticisme sur les chances de Spyker de sauver le fleuron de l’industrie du pays nordique.

Les syndicats ont exhorté lundi à l’issue de la réunion de crise le Premier ministre Fredrik Reinfeldt à s’occuper du destin de Saab directement avec le président américain Barack Obama.

Ni des représentants de GM ni de Spyker n’étaient présents à la réunion de crise mais le directeur exécutif de Spyker, Victor Muller, a déclaré au quotidien suédois Svenska Dagbladet qu’il avait rencontré GM lundi et qu’il espérait que l’américain, en difficulté, accepterait son offre.

“Si je pensais qu’il n’y avait aucune chance, je ne les aurais pas rencontrés”, a-t-il souligné.

La radio suédoise, citant des sources anonymes proches des discussions, a indiqué que la réunion s’était tenue à Stockholm.

General Motors tente depuis le début de l’année de vendre l’usine de Trollhätan.

Plusieurs groupes avaient manifesté leur intérêt, en particulier, le cinquième constructeur automobile chinois Beijing Automotive Industry (BAIC), qui s’était allié à un petit producteur suédois de bolides de luxe, Koenigsegg.

Mais ce dernier avait renoncé à concrétiser son offre le 24 novembre.

Quelques jours plus tard, Spyker avait dévoilé son intérêt pour Saab et annoncé être en discussions avec GM avant que ce dernier n’indique vendredi renoncer à vendre sa filiale pour la fermer et que Spyker ne fasse une nouvelle offre.

Selon l’un des spécialistes les plus réputés de l’industrie automobile, Matts Carlsson, GM préférerait fermer sa filiale par crainte de la concurrence à venir.

“Ils se disent probablement qu’il vaut mieux encaisser le coût lié à la fermeture plutôt que se retrouver en concurrence dans cinq, dix ans”, a-t-il expliqué à la radio publique.

GM avait décidé plus tôt cette année de conserver la marque allemande Opel après avoir initialement eu l’intention de la vendre.

Par ailleurs, selon le quotidien suédois Svenska Dagbladet, les investisseurs russes Vladimir et Alexander Antonov ne sont plus derrière l’offre de reprise de Spyker, l’une des pierres d’achoppement dans les négociations avec GM.