Cadeaux de Noël : à vos souris, prêts, revendez !

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à New York, 19 novembre 2009 (Photo : Michael Loccisano)

[22/12/2009 10:14:33] PARIS (AFP) Pull trop grand, CD en double ou objet de goût douteux: à peine déballés des millions de cadeaux de Noël devraient être mis en vente sur le net, un phénomène qui prend de l’ampleur chaque année, permettant aux internautes d’empocher de l’argent en temps de crise.

Plus de quatre internautes sur dix ont l’intention de céder en ligne des cadeaux non souhaités, soit 20% de plus qu’en 2008, notamment pour toucher de l’argent, mais aussi pour épargner ou pour financer les dépenses des fêtes, selon une étude TNS pour le site de ventes aux enchères eBay.

Dix-huit millions de cadeaux non désirés sont attendus sous les sapins français et une partie conséquente devrait se retrouver en vente sur le web. Certains se réjouiraient même de recevoir un objet non désiré parce qu’ils pourraient le monétiser.

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à Marseille, (Photo : Jean-Pierre Muller)

Les sites d’achat-vente entre particuliers comme eBay, PriceMinister, Rue du Commerce, Amazon ou 2Xmoinscher s’apprêtent donc à accueillir des habitués du rendez-vous mais aussi des néophytes, à partir du 25 décembre et pendant tout le mois de janvier.

La semaine entre Noël et le jour de l’An “est la période la plus forte de recrutement de nouveaux vendeurs”, souligne Pierre Kosciusko-Morizet, président de PriceMinister. Pour les internautes, il est devenu naturel d’acheter en ligne mais vendre “n’est pas naturel pour tout le monde”, explique-t-il. La réception de cadeaux non souhaités ou la volonté de gagner un peu de cash aident à franchir le pas.

Le site anticipe un bond de 25% des reventes cette année et propose des conseils pour les nouveaux venus.

“La crise a été un accélérateur formidable de ce mouvement et a rendu possible socialement des choses qui ne l’étaient pas” auparavant, observe Gérard Mermet, sociologue et directeur du cabinet d’études Francoscopie.

La revente de cadeaux a émergé il y a cinq ans mais a “explosé il y a un ou deux ans, surtout en période de récession”, indique Esther Ohayon, porte-parole de eBay, qui évoque aussi un nouveau rapport à la consommation.

Pour les trois-quarts des internautes l’usage d’un objet est devenu plus important que sa possession, souligne-t-elle, citant une étude du Crédoc pour eBay publiée en mai. Ils n’hésitent donc pas à s’en séparer lorsqu’ils n’en ont pas l’utilité.

“C’est à la fois une bonne affaire pour l’acheteur et pour le vendeur”, assure-t-elle. Les acheteurs récupèrent des objets neufs ou presque, à moindre coût, tandis que les vendeurs, qui ne les ont pas payés, gagnent de l’argent.

Certains biens peuvent toutefois se révéler plus onéreux, concède M. Kosciusko-Morizet, citant des “objets très recherchés qui sont épuisés” comme des modèles de consoles de jeu vidéo ou de jouets.

Parmi les cadeaux les plus revendus figurent les biens culturels, les vêtements ou des objets de décoration.

C’est souvent “le produit-phare de l’année qui en fait ne fait pas tellement plaisir”, relève M. Kosciusko-Morizet. C’est aussi le livre que l’on a fini de lire ou le jeu vidéo dont on a fait le tour.

La décision de se défaire d’un présent dépend également de la proximité avec la personne qui l’a offert.

Difficile pour une écrasante majorité des internautes (92,6%) de revendre le cadeau du conjoint ou d’un membre proche de la famille (88,9%), selon une étude réalisée par Vovici pour PriceMinister. Mais deux-tiers n’ont pas de scrupules à se débarrasser d’un cadeau de leur ex-petit(e) ami(e) et un tiers à vendre un cadeau de la belle-famille.