Le Royaume-Uni toujours en récession

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écembre 2009 à Londres (Photo : Shaun Curry)

[22/12/2009 14:35:02] LONDRES (AFP) Le Royaume-Uni demeure officiellement l’une des dernières grandes économies toujours en récession, après une révision mardi de la contraction de son Produit intérieur brut au troisième trimestre, qui a déçu les économistes et laisse présager une reprise poussive l’an prochain.

La révision de la baisse du PIB par rapport au trimestre précédent, à 0,2% contre 0,3% dans l’estimation précédente de l’Office des statistiques nationales (ONS), qui remontait à fin novembre, est due à l’activité du secteur du BTP.

Celle-ci a progressé de 1,9% en un trimestre, au lieu d’une baisse de 1,1% annoncée précédemment. En revanche, l’activité dans l’industrie a chuté de 0,9% et celle des services s’est contractée de 0,2%.

Cette révision constitue une nouvelle déception pour les économistes, qui espéraient dans l’ensemble que la contraction de l’économie britannique serait ramenée à 0,1%.

L’ONS avait lui-même préparé les esprits à une révision de cet ordre, en disant, au début du mois, qu’il tiendrait compte de l’évolution meilleure que prévue du BTP.

En un an, la contraction de l’économie britannique est reste inchangée, à 5,1%, a précisé l’ONS.

Ces chiffres confirment que le Royaume-Uni est l’une des rares grandes économies développées à n’être pas encore sortie de la récession, avec l’Espagne ou la Grèce.

Son PIB a chuté en tout d’un peu plus de 6% au cours des six derniers trimestres, et cette récession reste donc la plus longue et l’une des plus sévères observées dans le pays depuis plus d’un demi-siècle. Elle se range à égalité en termes de baisse du PIB avec celle du début des années 1980, au début de l’ère Thatcher.

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Evolution trimestrielle du PIB britannique, du 1er trimestre 2008 au 3e trimestre 2009 (2e estim.)

D’après les économistes et le gouvernement, le Royaume-Uni ne devrait sortir de la récession qu’au quatrième trimestre, avec trois à six mois de retard sur les pays voisins, y compris la France, l’Allemagne ou même l’Irlande, pourtant encore plus mal en point.

L’ONS a de plus revu encore à la baisse son estimation du PIB au deuxième trimestre 2009 (-0,7% au lieu de -0,6%), ainsi que celle du troisième trimestre 2008 (-0,9% au lieu de 0,7%).

Les économistes se sont montrés déçus de ces chiffres, même s’ils ne remettent pas en cause, selon eux, les attentes d’une sortie de la récession pendant le trimestre en cours.

Howard Archer, du cabinet IHS Global Insight, a ainsi souligné que “l’économie aurait dû normalement afficher une croissance de 0,1% au troisième trimestre, si la variation des stocks n’avait pas apporté une contribution négative de 0,3 point”, et “si le Royaume-Uni est loin de faire la course en tête, les dernière données indiquent que la croissance est bien en route au quatrième trimestre”.

Mais il souligne que cela confirme les prévisions d’une reprise très lente et modérée, estimant que le PIB “aura du mal à croître de plus de 1%” l’an prochain, de quoi convaincre la Banque d’Angleterre de maintenir ses taux d’intérêt à 0,5% “au moins jusqu’à la fin 2010, et peut-être au-delà”.

Les économistes se sont par ailleurs inquiétés d’une envolée du taux d’épargne des ménages, à 8,6%, un sommet depuis 11 ans, qui semble traduire une forte réticence des Britanniques à dépenser.

“Même si c’est une bonne nouvelle pour l’économie à long terme (…), la hausse du taux d’épargne est une des raisons pour lesquelles nous prédisons une croissance faible pendant la reprise”, a expliqué Ben Read, du cabinet CEBR.

Des perspectives qui ne font pas les affaires du gouvernement travailliste de Gordon Brown, qui espérait sans doute mieux, à six mois au plus des élections législatives.