Carte du Zimbabwe |
[23/12/2009 09:06:32] ZURICH (Suisse) (AFP) Le géant alimentaire suisse Nestlé a fermé “temporairement” son usine de traitement de lait au Zimbabwe après avoir subi des pressions de la police et des autorités pour acheter du lait de certains fournisseurs, a-t-il annoncé mercredi.
Le groupe a reçu le 19 décembre “une visite non annoncée de responsables gouvernementaux et de la police” qui ont amené avec eux un camion-citerne chargé de lait en provenance de producteurs n’étant pas sous contrat avec le groupe, a indiqué Nestlé dans un communiqué envoyé à l’AFP.
Face au refus de Nestlé d’acheter ou de traiter ce lait, deux responsables locaux du groupe “ont été interrogés par la police et relâchés sans poursuite le même jour”, selon le texte.
“Puisqu’en de telles circonstances les activités normales et la sécurité des employés ne peuvent pas être garantie, Nestlé a décidé de fermer temporairement l’usine”, a précisé le groupe helvétique.
Une porte-parole de Nestlé, interrogée par l’AFP, a refusé de commenter une réouverture prochaine du site.
Cette annonce intervient plusieurs mois après des problèmes similaires survenus au sujet de l’approvisionnement en lait de Nestlé au Zimbabwe.
Le groupe avait en effet indiqué le 1er octobre qu’il n’achetait plus de lait auprès de fournisseurs n’étant pas sous contrat, ce qu’il avait précédemment fait temporairement pour éviter une rupture de l’approvisionnement en lait du pays.
“Depuis lors, Nestlé Zimbabwe a subi des pressions pour acheter et traiter du lait frais de certains fournisseurs n’étant pas sous contrat, une demande que le groupe a toujours refusée”, a-t-il précisé.
Courant octobre, les autorités du Zimbabwe avaient brièvement bloqué des comptes bancaires de Nestlé.
Face aux problèmes d’approvisionnement en lait, le groupe avait décidé en début d’année d’acheter “sur une base non-contractuelle” du lait à huit fermes, dont le Gushungo Dairy Estate, propriété de la famille du président zimbabwéen Robert Mugabe.
Mais début octobre, Nestlé avait annoncé l’arrêt, dès le 4 octobre, de l’achat de lait auprès de ces fermes.
Le groupe helvétique, présent depuis 50 ans au Zimbabwe, emploie environ 200 personnes et produit de la poudre de lait et des céréales principalement pour le marché local.