à l’effigie de l’Iphone, le 26 juin 2009 à Tokyo. (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[24/12/2009 10:35:35] PARIS (AFP) Le téléphone mobile s’est imposé comme un des produits phare de la décennie, bouleversant les modes de communication dans le monde entier, même si son usage suscite parfois des inquiétudes quant à ses conséquences sur la santé.
“Le téléphone mobile est une des technologies qui s’est répandue le plus rapidement dans le monde”, souligne Thomas Husson, analyste chez Forrester. En Europe, 80% des habitants en possède un, alors que ce phénomène était encore peu répandu à la fin des années 1990.
“Au début, compte tenu des prix, il était plutôt quelque chose de professionnel” ou l’apanage de gens aisés, rappelle Thierry Pelissier, directeur marketing de l’opérateur SFR.
Premier mobile à être commercialisé en 1983, le Motorola DynaTAC 8000X est ainsi vendu 3.995 dollars : surnommé la brique, il mesure 33 centimètres et pèse quelque 800 grammes.
Si le prix des appareils — conçus notamment par des fabricants de réseaux, tels que Siemens, Ericsson, Nokia ou Alcatel — baisse peu à peu, il faut attendre la fin des années 90 et le début des années 2000 pour assister à une véritable démocratisation.
écembre 1992 à Strasbourg d’une jeune femme téléphonant avec un Bi-Bop. (Photo : Jean-Philippe Ksiazek) |
A titre d’exemple, le Bi-Bop, lancé en 1993 par France Télécom à un prix bien inférieur à ceux en cours, coûte encore 1.890 francs avec un abonnement mensuel de 54,50 francs et des appels facturés 83 centimes la minute.
Couplés avec le déploiement des réseaux et l’adoption en Europe de la norme GSM, “l’apparition de terminaux abordables et le lancement par les opérateurs de tarifications tout compris” entraînent une massification de l’usage, explique M. Pelissier.
Limité d’abord aux simples appels, le mobile se dote peu à peu de nouvelles fonctions: texte, avec les SMS, appareil photo, baladeur… Il prend aussi de la couleur et voit son design évoluer.
L’arrivée en 2007 de l’iPhone d’Apple, et surtout de sa version 3GS, en 2008, marque une nouvelle rupture : démocratisant l’internet mobile, le mobile star de la firme à la pomme popularise l’écran tactile et lance la vogue des “smartphones”, jusqu’ici limités au monde professionnel, avec notamment le Blackberry.
Si le marché dans son ensemble, dominé par le finlandais Nokia, devrait rester stable en 2009, avec environ 1,2 milliard de mobiles vendus, puis légèrement progresser en 2010, ce segment des smartphones devrait de son côté bondir de 29% cette année et de 48% l’an prochain.
Très développé dans les pays “riches”, le mobile dispose encore d’un fort potentiel de croissance dans les pays émergents: “chaque mois, en Inde, il y a 9 à 10 millions de nouveaux abonnés à la téléphonie mobile”, affirme ainsi Thomas Husson.
éo est diffusée sur le Blackberry Curve 8900 (Photo : Ethan Miller) |
Un intérêt renforcé par le fait que ses utilisations se sont largement étendues. Mini-console de jeux, outil permettant de réserver un hôtel ou trouver des toilettes, le mobile peut aussi être un moyen de paiement ou avoir un usage médical, par exemple pour surveiller des personnes cardiaques.
“Le mobile est devenu progressivement une sorte de télécommande de la vie quotidienne, d’assistant personnel que l’on emmène partout avec soi et dont les consommateurs ne peuvent plus se passer”, estime M. Husson.
Son développement ne va néanmoins pas sans susciter des inquiétudes sur ses conséquences éventuelles sur la santé, incitant, notamment en France, à déconseiller son utilisation aux enfants et préconiser l’usage de kits mains libres.