à Paris (Photo : Patrick Kovarik) |
[24/12/2009 13:43:06] NANTERRE (AFP) Liliane Bettencourt a signifié mercredi son refus de se soumettre à une expertise médicale ordonnée par la justice visant à déterminer si elle s’est trouvée en état de faiblesse à une époque où, selon les accusations de sa fille, François-Marie Banier lui aurait soutiré une partie de sa fortune, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat.
La milliardaire âgée de 87 ans, qui tient les rênes de l’empire des cosmétiques L’Oréal avec sa fille Françoise Bettencourt-Meyers, a adressé une lettre par fax au secrétariat du professeur Philippe Azouvi, neurologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), lui disant qu’elle ne se rendrait pas à sa convocation, a expliqué à l’AFP son avocat Georges Kiejman, confirmant une information du Figaro publiée jeudi.
“Je viens de faire appel du jugement vous désignant”, aurait ajouté Liliane Bettencourt dans la missive, selon le quotidien.
Prévu les 15 et 16 avril au tribunal de Nanterre, le procès du photographe François-Marie Banier, accusé par la fille de la milliardaire d’avoir usurpé une partie de la fortune de sa mère, pourrait donc se dérouler sans cet avis médical.
Selon Françoise Bettencourt-Meyers, l’artiste âgé de 62 ans, connu pour ses clichés de stars, aurait profité pendant des années de la faiblesse de l’octogénaire pour obtenir un milliard d’euros de dons sous forme de chèques, contrats d’assurance-vie ou tableaux de maîtres.
Liliane Bettencourt a toujours réfuté avoir été manipulée par le photographe, qu’elle considère comme un ami de longue date.
Le 11 décembre, le tribunal de Nanterre a décidé de juger M. Banier pour abus de faiblesse, un délit passible de trois ans d’emprisonnement et de 375.000 euros d’amende.
Le tribunal a également ordonné qu’une expertise médicale de Liliane Bettencourt soit menée collégialement par trois médecins.
L’actionnaire principale de L’Oréal a toujours refusé de se soumettre à un tel examen, en tout cas pas dans les conditions proposées par le parquet de Nanterre lors de l’enquête.
“Liliane Bettencourt avait donné son accord sur le principe d’un examen médical mais pas d’une expertise psychiatrique, que l’on s’acharne à vouloir lui faire passer”, a affirmé à l’AFP Me Kiejman.