[24/12/2009 07:36:29] WASHINGTON (AFP)
Le site Twitter |
Les sites de socialisation Twitter et Facebook ont vu leur fréquentation exploser depuis un an, et leur influence confirmée à chaque grand événement de l’actualité, bénéficiant à plein de l’accès omniprésent à internet grâce aux téléphones multifonctions.
“Ce sont eux les grands gagnants”, déclare Jason Keath, le fondateur de SocialFresh.com, une société d’organisation de conférences sur les réseaux sociaux, soulignant que Facebook a triplé le nombre de ses membres en 2009, qui sont aujourd’hui plus de 350 millions dans le monde.
“Twitter a énormément grandi” aussi, souligne M. Keath, passant de 2 à 4 millions d’utilisateurs en début d’année à une quarantaine de millions aujourd’hui.
“Il y a un an, je pense que personne n’aurait pu deviner l’influence que Twitter a exercée” cette année, souligne pour sa part Scott Stanzel, qui a fondé à Seattle (Etat de Washington, nord-ouest) un cabinet de relations publiques spécialisé dans les réseaux sociaux.
Jack Levin, patron de la société ImageShack, qui a créé l’application yfrog.com permettant de faire partager photos et vidéos sur Twitter, estime que “l’influence des téléphones multifonctions (smartphones) aux Etats-Unis et dans beaucoup d’autres pays a débouché sur des communications plus faciles, et Twitter est idéalement placé”.
Selon sa description, ce site qui permet de diffuser des messages de 140 caractères “est un croisement entre la messagerie instantanée et le courriel”.
“Avec Twitter vous avez un lieu de rendez-vous pour communiquer avec des gens qui partagent vos centres d’intérêt – c’est une chose qu’on ne peut pas faire avec la messagerie internet ou internet. Avec Facebook, oui, dans une certaine mesure, mais je crois que beaucoup de gens sont attirés par la simplicité de Twitter”, ajoute-t-il.
Page d’inscription de Facebook |
“Avant, cela demandait beaucoup d’efforts de rester en contact avec ses amis ou sa famille – maintenant on reste en contact avec des centaines, voire des milliers de personnes, rien qu’avec un compte Facebook ou en s’inscrivant à Twitter”, relève M. Stanzel.
L’influence de ces outils a été reconnue au plus haut niveau: en juin le département d’Etat américain a demandé à Twitter de reporter une opération de maintenance pour permettre aux opposants iraniens de continuer à l’utiliser.
Sans compter que ce site est devenu une source d’information, depuis l’atterrissage d’un avion sur le fleuve Hudson à New York en janvier jusqu’aux attentats de Bombay et aux manifestations de Téhéran. “Il y a plein d’informations qui sortent sur Twitter, et des nouvelles +people+, parce que beaucoup de personnalités d’Hollywood l’utilisent”, souligne M. Keath.
Les géants actuels de l’internet, Google et Microsoft, ne s’y sont pas trompés. Après avoir courtisé ces réseaux, ils ont conclu des partenariats pour intégrer leurs informations à leurs moteurs de recherche.
Les avantages de ces outils de communication n’ont pas échappé non plus aux responsables politiques ou aux entreprises: “Ceux qui vont sur Facebook, Twitter ou YouTube pour aller à la rencontre de leur public construisent des liens plus durables, parce qu’ils engagent une conversation”, souligne M. Stanzel.
M. Keath s’attend à ce que les fondateurs de Twitter, qui n’ont pas encore expliqué comment ils comptaient gagner de l’argent, cherchent à en faire “un outil marketing”.
Quant à Facebook, il pourrait devenir un “portail de paiement”. “Il y a tout un débat pour savoir si les internautes seraient prêts à confier leurs coordonnées bancaires à Facebook”, relève M. Keath. Si la réponse est oui, “Facebook pourra gérer la plus grande partie de l’usage d’internet” d’un internaute, en organisant sa vie depuis ses rendez-vous jusqu’à ses achats.