Japan Airlines, première compagnie d’Asie, est menacée de faillite et s’effondre en Bourse

[30/12/2009 12:54:59] TOKYO (AFP)

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éroport Narita de Tokyo le 29 décembre 2009. (Photo : Yoshikazu Tsuno)

L’action Japan Airlines (JAL) s’est effondrée mercredi à la Bourse de Tokyo, les investisseurs redoutant une mise en faillite de la première compagnie d’Asie qui croule sous les dettes et les pertes.

A la clôture de mercredi, dernière séance de l’année 2009, le titre JAL a plongé de 23,86% à 67 yens, atteignant même dans la matinée son plancher historique de 60 yens. Sur l’ensemble de l’année, l’action a fondu de 68,40%.

Les médias japonais affirment ces derniers jours que l’ancienne compagnie publique pourrait déposer son bilan dans les prochaines semaines, et faire l’objet d’une procédure de redressement judiciaire.

Cette perspective est beaucoup plus angoissante, pour les créanciers et actionnaires de JAL, que celle, privilégiée jusqu’à présent, d’un plan de sauvetage négocié de gré à gré entre les différentes parties impliquées.

Un administrateur judiciaire peut en effet imposer des moratoires, une restructuration de la dette, et d’autres mesures radicales destinées à sauver l’entreprise, mais qui peuvent aussi réduire à néant la valeur de l’action.

“Les craintes des investisseurs sont de plus en plus vives”, a expliqué Kazuhiro Takahashi, analyste chez Daiwa Securities SMBC. Selon lui, une mise en redressement judiciaire de JAL aboutirait à sa radiation de la Bourse.

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à l’aéroport Narita de Tokyo le 29 décembre 2009. (Photo : Yoshikazu Tsuno)

“Savoir si le redressement aura lieu devant le tribunal ou bien en dehors du système judiciaire est la grande question, car cela va déterminer si les droits des actionnaires existants seront protégés ou non”, a jugé l’analyste de SMBC Friend Research Center Mitsuru Miyazaki, cité par Dow Jones Newswires.

Le gouvernement nippon a affirmé à plusieurs reprises qu’il ne permettrait pas une disparition pure et simple de JAL, privatisée en 1987 et qui assure plus de 40% des vols intérieurs au Japon. Il a confié la gestion du dossier à une entité semi-publique de revitalisation des sociétés, l’ETIC.

Le ministre des Transports, Seiji Maehara, avait affirmé à la mi-novembre qu’il n’écartait pas la possibilité d’un dépôt de bilan de JAL si cela pouvait permettre à la compagnie de se restructurer à l’abri de ses créanciers.

Une réunion des différents ministres concernés par le sauvetage de JAL était prévue mercredi soir pour analyser la situation.

“On se demande vraiment comment la compagnie pourrait faire pour se redresser toute seule”, a commenté Hiroichi Nishi, courtier chez Nikko Cordial Securities. “Le ministre des Transports Maehara a dit qu’il ne laisserait pas JAL s’effondrer, mais le gouvernement n’a pris aucune décision”.

JAL doit annoncer prochainement un plan de la dernière chance, qui comprendra des milliers de suppressions d’emplois et une réduction de son réseau. Elle cherche également à conclure une alliance avec une compagnie étrangère qui accepterait d’entrer dans son capital. Les américaines Delta Air Lines et American Airlines, qui lorgnent sur le lucratif réseau de JAL en Asie, sont en concurrence pour décrocher ce partenariat.

Japan Airlines essaye en outre de convaincre ses retraités d’accepter une réduction substantielle du montant de leurs pensions complémentaires. Ces pensions, versées par l’entreprise en complément des retraites publiques, sont une des causes majeures des difficultés actuelles du groupe.

JAL a accusé au premier semestre de l’exercice 2009-2010 une perte nette de 131,2 milliards de yens (972 millions d’euros), et affichait fin septembre un endettement net de 1.523,45 milliards de yens (11,2 milliards d’euros).