Etats-Unis : nouvelle aide pour GMAC, ex-filiale de General Motors, qui passe aux mains de l’Etat

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Un logo de General Motors (Photo : Stan Honda)

[31/12/2009 06:25:56] WASHINGTON (AFP) L’État américain a volé au secours du groupe de services financiers GMAC pour la troisième fois mercredi, et a pris son contrôle en lui apportant 3,8 milliards de dollars de capitaux frais supplémentaires.

Cette aide, annoncée par le département du Trésor, porte à 16,3 milliards de dollars les fonds publics injectés dans cette ancienne division de services financiers du constructeur automobile General Motors (GM).

Elle s’accompagne d’une restructuration du capital du groupe, qui sera désormais détenu majoritairement par l’État fédéral américain, dont la part dans le capital de GMAC passera de 35% à 56%, a précisé le Trésor dans un communiqué.

Les fonds alloués par le Trésor à GMAC sont puisés dans l’enveloppe de 700 milliards de dollars dont le ministère dispose jusqu’en octobre 2010 pour stabiliser le système financier américain.

GMAC s’était vu accorder le statut de banque en décembre 2008, ce qui lui a permis de bénéficier de l’aide de l’État une première fois à ce moment-là. Washington a ensuite été contraint de remettre la main à la poche en mai face aux difficultés de l’entreprise.

Créé pour assurer le financement des achats de voitures chez GM, GMAC s’est diversifié progressivement dans des activités de banque traditionnelle, d’assurance et de crédit hypothécaire, cette dernière activité s’étant révélée particulièrement funeste. Depuis avril, le groupe prête aussi aux acheteurs de Chrysler.

Le Trésor a rappelé une nouvelle fois qu’il n’a pas l’intention de contrôler GMAC indéfiniment et estimé que la nouvelle aide accordée au groupe était pour celui-ci la “meilleure chance” de revenir dans le giron du privé courant 2010.

GMAC avait été soumis au printemps aux tests de résistance imposés par les autorités aux dix-neuf plus grosses banques du pays. À l’issue de ces tests, les régulateurs avaient imposé à dix d’entre elles, dont GMAC, d’augmenter leur fonds propres afin d’avoir une base capitalistique suffisamment solide.

La banque, qui a enchaîné trois trimestres de pertes depuis le début de l’année, est la seule des dix à ne pas être parvenue à atteindre par ses propres moyens l’objectif fixé par l’État. Celui-ci avait promis de venir en aide aux banques en question afin qu’elles ne restent pas en rade.

GMAC est un élément clef du dispositif mis en place par l’État américain pour sauver l’industrie automobile du pays. Mais le Trésor aura attendu jusqu’au dernier moment avant d’en devenir l’actionnaire majoritaire, comme il l’a fait pour GM en juin.

L’anonce de ce nouveau renflouement est intervenue en fin d’après-midi et en pleine trêve des confiseurs, alors que l’intervention de l’État dans l’économie est de plus en plus critiquée par les élus du Congrès et la population. La veille de Noël, le Trésor avait aussi annoncé qu’il ne mettait plus de limite à son soutien aux organismes de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac.

GMAC a de son côté détaillé dans un communiqué des “actions stratégiques” pour compléter le soutien que lui apporte l’État. Il s’agit en l’occurence d’une dépréciation, présentée comme la dernière, du portefeuille de prêts détenus par sa filiale de crédit immobilier ResCap pour deux milliards de dollars.

À côté de cet assainissement, le groupe indique qu’il a renforcé le capital de sa filiale Ally Bank afin de lui fournir “le capital nécessaire pour soutenir les activités de financement des prêts pour l’achat d’automobiles, qui sont la première priorité stratégique de l’entreprise”.