Le FMI abaisse ses exigences pour permettre à l’Ukraine de payer son gaz

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à Boyarka, près de Kiev, en Ukraine (Photo : Sergei Supinsky)

[31/12/2009 07:05:04] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mercredi avoir abaissé ses exigences envers l’Ukraine, afin de lui permettre d’utiliser ses réserves internationales “pour effectuer les paiements extérieurs dus, y compris ceux pour le gaz”.

L’institution multilatérale a indiqué dans un communiqué qu’elle avait signé avec les autorités ukrainiennes un accord pour abaisser le plancher des réserves internationales nettes autorisé à la banque centrale au 31 décembre “d’environ deux milliards de dollars”.

“Cette mesure importante permettra aux autorités ukrainiennes d’utiliser les ressources existantes pour effectuer les paiements extérieurs dus, y compris ceux pour le gaz, dans le cadre du programme de l’Ukraine avec le Fonds”, a expliqué le représentant permanent du FMI à Kiev, Max Alier, cité dans un communiqué.

Le FMI a accordé à l’Ukraine un prêt de 16,4 milliards de dollars en novembre 2008, dont 10,6 milliards de dollars ont été déboursés jusqu’à présent.

Le dernier versement d’une tranche remonte à juillet. Confrontée à de graves difficultés budgétaires, l’Ukraine est venue plaider en décembre le déblocage de deux milliards de dollars, que le FMI lui a refusé, estimant que ses demandes n’étaient pas respectées.

Le géant gazier russe Gazprom avait annoncé vendredi que l’Ukraine avait diminué ses achats de gaz à la Russie depuis la mi-décembre en raison de difficultés à payer ses livraisons. Selon le groupe, le pays a jusqu’au 11 janvier pour régler sa facture.

Début janvier, un différend entre Kiev et Moscou sur le transit de gaz avait entraîné une interruption de deux semaines des livraisons russes vers l’Union européenne.

Le risque d’une répétition d’un tel conflit paraît aujourd’hui grand. Un quart du gaz consommé dans l’UE provient de Russie, dont 80% transitent par l’Ukraine.

Cependant, l’accord “ne prévoit aucun nouveau versement par le FMI”, a souligné M. Alier, sujet sur lequel les négociations se poursuivent. “Le FMI a continué à travailler avec les autorités ukrainiennes pendant la période des fêtes sur un ensemble de questions qui restent en suspens”, a ajouté le représentant du FMI à Kiev.

Mais il est peu probable qu’un tel versement ait lieu avant l’élection présidentielle prévue en Ukraine le 17 janvier.

Le FMI a insisté à plusieurs reprises ces derniers mois sur la nécessité d’un “consensus” à Kiev, souhaitant que les deux têtes de l’exécutif, le président Viktor Iouchtchenko et son Premier ministre Ioulia Timochenko, aient une position commune sur les sujets économiques et budgétaires.

Tous deux sont en campagne électorale, et menacés de perdre face à leur principal opposant, l’ex-premier ministre Viktor Ianoukovitch.

Les relations entre le FMI et l’Ukraine se sont fortement tendues après la promulgation en octobre par le président ukrainien Viktor Iouchtchenko d’une loi augmentant généreusement le salaire minimum et le minimum vital.

Le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn avait affirmé qu’elle “menaçait la stabilité” du pays.

L’Ukraine avait aussi conclu lundi avec la Russie un accord sur le transit du pétrole russe vers l’UE.