Révision de la taxe carbone : “on va maintenir des dérogations”, selon Eric Woerth

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étrochimique à Feyzion, près de Lyon, le 3 décembre 2009 (Photo : Philippe Desmazes)

[03/01/2010 11:42:11] PARIS (AFP) Le nouveau texte du gouvernement visant à instaurer une taxe carbone, après la censure partielle du Conseil constitutionnel, maintiendra des dérogations, a affirmé dimanche le ministre du Budget Eric Woerth, évoquant notamment le secteur de l’électricité.

Dans sa décision du 29 décembre, le Conseil a estimé notamment que trop de secteurs en étaient exemptés.

“Bien sûr qu’on va maintenir des dérogations. La taxe carbone n’est pas faite pour nuire à la compétitivité de l’industrie mais pour mieux produire”, a affirmé le ministre lors du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien/Aujourd’hui en France.

“On va regarder au cas par cas”, a ajouté le ministre, confirmant qu’un nouveau texte serait présenté le 20 janvier en conseil des ministres, dans le cadre d’un collectif budgétaire.

“Ce serait dingue de taxer l’énergie nucléaire car elle ne produit pas de carbone”, a-t-il affirmé, soulignant que “l’électricité française est composée quasiment exclusivement de nucléaire”.

Il a également affirmé que le gouvernement allait “mieux articuler certainement tout ce qui relève du système des quotas de CO2 (au niveau européen, ndlr) avec la taxe carbone” en France.

Le secteur industriel relevant de l’attribution de quotas de CO2 au niveau européen avait été exempté de la taxe carbone.

Le secteur industriel fonctionne avec des quotas de production de CO2. “Vous affectez pour des secteurs industriels comme la cimenterie, la sidérurgie, des quotas de CO2. Les quotas sont gratuits mais le dépassement n’est pas gratuit. A partir de 2013, c’est l’ensemble qui devient payant”, a-t-il souligné.

Selon lui, “le deuxième point c’est regarder secteur par secteur, les agriculteurs, les transporteurs routiers, comment les choses peuvent être faites et surtout ne pas nuire à la compétitivité”.

Interrogé par ailleurs sur l’échec de la France à remporter un méga-contrat de 20 milliards d’euros à Abou Dhabi pour la construction de quatre centrales nucléaires, M. Woerth a dit “prendre acte” du choix des Emirats Arabes Unis, un partenaire stratégique de la France.

“On doit tirer les enseignements de ce qui s’est passé. Nous le ferons pour essayer d’avoir une voix plus efficace, d’avoir peut-être d’autres produits en rayons, de mieux articuler les réponses des uns et des autres”.

“C’est une filière formidable pour le développement de la France. Il y aura de plus en plus de centrales nucléaires et donc la France doit en vendre de plus en plus”, a-t-il estimé.

Le président Nicolas Sarkozy a fait de l’énergie nucléaire une priorité et de l’exportation du nucléaire civil un axe stratégique de sa diplomatie. Areva anticipe la construction de plus de 200 réacteurs nucléaires dans le monde d’ici à 2030.