A400M : Morin “n’envisage pas” un arrêt du programme

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éfense, Hervé Morin, le 5 janvier 2010 à l’Elysée (Photo : Gérard Cerles)

[05/01/2010 16:48:32] PARIS (AFP) Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a affirmé mardi “ne pas envisager” un arrêt du programme de l’avion de transport militaire A400M, fabriqué par le groupe européen d’aéronautique et de défense EADS et a annoncé son intention d’organiser une réunion sur ce programme courant janvier avec les ministres de la Défense concernés.

Ces déclarations interviennent alors que l’Allemand Thomas Enders, le patron d’Airbus dont EADS est la maison-mère, songerait à abandonner la construction de l’A400M, selon une information publiée mardi par le quotidien allemand Financial Times Deutschland (FTD).

Interrogé par BFM-Radio sur un arrêt du projet, M. Morin a répondu : “je ne l’envisage pas, mais je n’envisage pas non plus que ce soient les contribuables européens qui paient la totalité des surcoûts”.

“La France est prête à en payer une partie mais (…) la France n’est pas toute seule”, a-t-il ajouté, en estimant que “le point le plus dur” concernait “le gouvernementt allemand”.

Auprès de l’AFP, M. Morin a mis les déclarations de M. Enders sur le compte du “dialogue entre un fournisseur et ses clients sur la prise en charge du surcoût”.

A BFM-Radio, il a expliqué que les propos de M. Enders constituaient un “moyen de mettre la pression sur le gouvernement allemand”.

Appellant à un “arrangement” entre les pays et l’industriel, qui a déjà provisionné 2,4 milliards d’euros pour faire face aux retards, M. Morin a aussi estimé qu’il ne faisait “aucun doute” qu’EADS devait fournir un effort supplémentaire.

Outre les pénalités dues aux retards, “les surcoûts propres au développement du programme” avoisineraient les 5 milliards d’euros, selon le ministre.

Airbus et EADS négocient depuis plusieurs mois avec sept pays, qui ont commandé un total de 180 appareils pour 20 milliards d’euros et auxquels le groupe demande de remettre au pot.

Le projet avait été lancé en 2003 par sept pays de l’Otan (Allemagne, Espagne, France, Royaume-Uni, Turquie, Belgique et Luxembourg), qui ont commandé 180 appareils pour 20 milliards d’euros.

M. Morin a annoncé son intention de faire “un tour des capitales européennes”, afin d’organiser une réunion sur le sujet avec les ministres de la Défense autour du 20janvier.

A l’AFP, le ministre a expliqué qu’avec cette réunion il s’agissait de faire en sorte “de conclure sinon de faire progresser” la discussion.