[07/01/2010 08:33:04] GENÈVE (AFP)
ésident brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et son homologue Français Nicolas Sarkozy, le 17 décembre 2009. (Photo : Mousse) |
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva est bien décidé à avoir le dernier mot pour l’achat d’avions de combat, et Paris reste confiant dans les chances du Rafale pour lequel le chef de l’Etat brésilien a déjà affirmé sa préférence en dépit des critiques des militaires.
“La décision finale est toujours politique”, a déclaré mercredi à Genève le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim, interrogé sur l’appel d’offres du Brésil d’une valeur de plusieurs milliards de dollars pour 36 avions de combat multi-rôles.
“La décision finale est toujours politique parce qu’elle est prise par des organes politiques”, a expliqué M. Amorim. “Evidemment, on va étudier, prendre en compte ce qu’il y a dans les rapports” techniques, mais “c’est au ministre de la Défense, au président de la République de décider”, a-t-il dit lors d’une rencontre avec des journalistes.
“La décision sera prise par le président de la République, avec l’aide de son conseil de défense”, a-t-il insisté. “Ce n’est pas une décision exclusivement militaire”, a conclu le chef de la diplomatie brésilienne.
Le Rafale de l’avionneur français Dassault est en lice avec le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le Gripen NG de Saab. Invoquant le prix élevé de l’avion français, l’armée de l’air brésilienne préfère les chasseurs suédois et américain.
Selon les conclusions d’un rapport de 30.000 pages de l’armée de l’air brésilienne (FAB) auxquelles le quotidien brésilien Folha de Sao Paulo assure avoir eu accès, “le facteur financier a été décisif pour placer le Gripen NG, encore en phase de projet, en première position (…) Il est le moins cher des trois concurrents”.
Un avion Rafale (Photo : Fabrice Coffrini) |
Selon le journal, “Saab offre le Gripen pour la moitié du prix du Rafale, soit quelque 70 millions de dollars, et l’heure de vol est quatre fois moins chère que celle du Rafale”.
Le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a brocardé mercredi ces calculs, en comparant l’avion de chasse français à une Ferrari, et son concurrent suédois à une Volvo.
“Le Rafale est le seul avion multi-missions au monde, c’est à dire le seul avion qui est capable d’être à la fois chargé de faire de la défense aérienne, chargé de faire de l’attaque au sol et qui peut faire de la reconnaissance”, a poursuivi M. Morin.
“Le Gripen n’est pas un avion multi-missions. Le Gripen est un avion qui ne vole pas, qui n’existe pas, qui est simplement dans les bureaux d’étude du constructeur”, a-t-il encore ironisé.
L’appareil français n’a jamais encore trouvé d’acheteur à l’étranger, mais le président Nicolas Sarkozy avait obtenu en septembre un accord de principe de son homologue brésilien en faveur du Rafale en raison des transferts de technologie promis par Paris.
Dassault avait affirmé que si le Rafale était choisi par Brasilia, les six premiers appareils seraient construits en France et les 30 autres assemblés au Brésil.
Le rapport de l’armée de l’air brésilienne, plusieurs fois reporté, est technique et consultatif. Néanmoins, selon Folha de Sao Paulo, il va provoquer un nouveau bras-de-fer entre Lula et le commandement de la force aérienne.
La présidence française a refusé de commenter les informations venues du Brésil, se déclarant “sereine” sur l’issue de l’appel d’offres et les chances du chasseur français.