Métro de Dubaï : les Japonais suspendent les travaux faute de paiement

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étro en circulation, le 10 septembre 2009 à Dubai (Photo : Karim Sahib)

[07/01/2010 08:45:29] TOKYO (AFP) Les sociétés japonaises qui construisent le métro de Dubaï, aux Emirats arabes unis, ont décidé jeudi de suspendre les travaux du fait de retards de paiement, ont indiqué des sources industrielles nippones.

Sont concernés le groupe d’industrie lourde Mitsubishi Heavy Industries (MHI), les entreprises de construction Obayashi et Kajima ainsi que la maison de commerce Mitsubishi Corporation, tous membres d’un consortium qui comprend aussi la société turque Yapi Merkezi.

“Il semble en effet que le travail soit arrêté sur place”, a déclaré à l’AFP une source proche du dossier, sous le couvert de l’anonymat, confirmant une information publiée plus tôt par le quotidien Nikkei.

Officiellement, les groupes intéressés ont toutefois évoqué un simple “ralentissement” des travaux.

“Nous ralentissons le rythme du chantier pour rediscuter les termes du contrat”, a reconnu un porte-parole d’Obayashi, Toshitaka Kawahara.

MHI a indiqué lui aussi que le chantier était “ralenti”.

En ce qui concerne Mitsubishi Heavy précisément, une première phase des travaux a été achevée et la deuxième doit démarrer lorsque seront réalisées les infrastructures supplémentaires préalablement requises, a précisé un porte-parole de MHI.

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étro de Dubaï, en mai 2008 (Photo : Karim Sahib)

De fait, MHI n’a pas formellement décidé de stopper ses activités sur place, mais attend la réalisation de ces infrastructures pour pouvoir continuer à travailler selon le programme prévu, a-t-il expliqué.

Les quatre groupes nippons ont bénéficié en 2005 d’une commande de 490 milliards de yens (3,7 milliards d’euros au cours actuel) pour participer à la construction du métro de Dubaï, dont le chantier traîne en longueur à cause de difficultés structurelles et financières tandis que les coûts augmentent.

Le métro a été inauguré en septembre et partiellement mis en service, la majeure partie du réseau étant toutefois encore en construction.

Les entreprises japonaises qui oeuvrent sans être payées comme prévu veulent à présent donner la priorité aux négociations, d’autant que la facture aurait doublé par rapport au projet initial à cause de modifications.

Le montant impayé concernant ce chantier s’élevait à 5,27 milliards de dollars à fin octobre (pour une facture évaluée à 10,36 milliards), selon un état des lieux établi mi-décembre par le gouvernement japonais et partiellement divulgué.

L’Etat nippon avait effectué ces calculs après que les autorités de Dubaï ont fait état de difficultés financières et souhaité un rééchelonnement de remboursement de dettes.

Plus largement, selon les éléments ayant filtré dans les médias, sur un total de 15 milliards de dollars de commandes de travaux publics en cours passées auprès de groupes japonais, 7,5 milliards de dollars étaient encore impayés à fin octobre.