GM met une nouvelle fois le sort de Saab en suspens

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à l’usine d’Arlington, aux Etats-Unis, le 13 juillet 2009 (Photo : Tom Pennington)

[07/01/2010 19:47:50] STOCKHOLM (AFP) Le géant automobile américain General Motors (GM), qui devait recevoir d’ici jeudi soir plusieurs offres pour sa filiale suédoise Saab, entend garder le cap en continuant à démanteler la marque tout en restant ouvert à des offres “qui ont du potentiel”.

Le conseil d’administration de Saab se réunira vendredi pour prendre de nouvelles mesures pour poursuivre le démantèlement, qui a déjà commencé, a expliqué à l’AFP Christopher Preuss, porte-parole du constructeur américain, dont la direction se réunit également dans la soirée.

C’est pourquoi “toute offre potentielle doit arriver avant ce soir”, a-t-il dit, l’heure limite étant fixée à 22H00 GMT. Mais “quelles que soient les mesures que nous prenons avec le conseil d’administration de Saab, cela ne nous empêchera pas de réagir (par la suite) si nous recevons une offre qui a du potentiel”, a-t-il assuré.

Le constructeur néerlandais de voitures de sport Spyker, dont une première offre avait été ignorée mi-décembre lorsque GM a annoncé qu’il commençait une fermeture progressive de Saab, va soumettre une offre “affinée” et définitive pour le suédois, a expliqué à l’AFP son PDG Victor Muller.

Spyker fait office de principal espoir de survie pour Saab, mais plusieurs offres de la 25e heure sont également attendues.

Le fonds luxembourgeois Genii Capital, actionnaire de l’écurie de Formule 1 Renault F1 Team, est sur les rangs. Une source proche de la société a confirmé qu’un communiqué de presse était en préparation et des responsables de Genii Capital se sont rendus à Stockholm mercredi soir, selon la même source.

GM est “au courant” des intentions de Genii et de Spyker, a indiqué le groupe américain.

D’après le responsable du secteur automobile au sein du gouvernement suédois Jöran Hägglund, deux groupes suédois non identifiés seraient également intéressés par une reprise de Saab.

Mais le sort de Saab semble scellé. Mercredi soir, le PDG de GM Ed Whitacre a estimé qu’un accord de dernière minute pour sauver le suédois était peu probable faute d’offre sonnante et trébuchante.

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écembre 2009 à Miami (Photo : Joe Raedle)

“C’est vraiment facile, il faut juste se présenter avec l’argent pour avoir” Saab, a commenté M. Whitacre.”Mais personne ne se présente avec l’argent alors nous sommes en mode de démantèlement”, a-t-il ajouté.

Pour tenter de sauver son fleuron Saab, dont la disparition bien qu’annoncée serre le coeur de nombreux Suédois, Stockholm va dépêcher samedi une délégation à Detroit, le siège de GM, a indiqué un porte-parole de Jöran Hägglund à l’AFP.

Entamé il y a un an, le processus de vente de Saab a ressemblé à une douloureuse épreuve, marquée par une restructuration judiciaire, de longs tours de table puis l’échec de la reprise par le petit constructeur suédois Koenigsegg, entamant sérieusement l’optimisme des 3.400 employés du constructeur.

Le syndicat de l’industrie suédoise, IF Metall, a néanmoins voulu croire jeudi qu'”une solution pour Saab est à portée de la main”, après avoir discuté avec les parties, dont GM.

Acheté en deux moitiés par GM en 1990 et 2000, Saab, distinct du groupe de défense coté du même nom, a péréclité durant ses deux décennies au sein du géant américain, à qui experts et employés de Saab reprochent d’avoir délaissé la petite marque, qui avait fait des audaces technologiques son fer de lance.

Déjà lourdement marquées en 2008 par la conjonction de la crise économique et du vieillissement de sa gamme (93.000 vendus contre 120.000 trois ans plus tôt), les ventes de Saab ont chuté de près des deux tiers en 2009, plombées par les incertitudes sur son avenir.