à la Bourse de New York, le 24 juillet 2009. (Photo : Chris Hondros) |
[11/01/2010 06:31:19] WASHINGTON (AFP) Les grandes banques américaines renflouées par l’Etat s’apprêtent à verser des bonus faramineux à leurs employés, rapporte dimanche le New York Times sur son site internet.
“La saison des bonus bancaires, ce rite annuel de l’argent roi et de l’ego plus fort encore, commence véritablement cette semaine, et il semble qu’elle sera l’une des ripailles les plus libérales et les plus controversées jamais vue dans ce secteur”, écrit le journal.
“Malgré les appels à la retenue de Washington et l’irritation de l’opinion publique, les banques qui ont retrouvé leur essor se préparent à verser des bonus qui rivaliseront avec ceux des années fastes d’avant la crise. Le butin, en liquide et actions, se comptera en nombreux milliards de dollars”, ajoute l’article.
Citant des dirigeants de banques, le journal écrit que certaines rémunérations pourraient atteindre, “six, sept, voire huit chiffres” pour certaines personnes.
“La banque d’affaires Goldman Sachs devrait verser en moyenne 595.000 dollars à chacun de ses salariés pour 2009, une des années les plus rentables de son histoire de 141 ans. Chez JPMorgan Chase, les employés de la division de banque d’investissement s’apprêtent à recevoir environ 463.000 dollars en moyenne”.
éricain JP Morgan Chase, le 24 mars 2008 à New York (Photo : Chris Hondros) |
JPMorgan (qui ouvrira la saison des résultats annuels des banques vendredi) et Goldman Sachs ont reçu respectivement 25 et 10 milliards de dollars de l’Etat fédéral américain à l’automne 2008, sommes qu’elles ont depuis remboursées, s’affranchissant ainsi des contraintes en matière de rémunération imposées par Washington en échange de cette aide.
Identifié par les pays avancés et émergents réunis au sein du Groupe des Vingt (G20) comme un des facteur ayant conduit à la crise en favorisant la prise de risque à court terme, le versement de bonus faramineux dans la banque scandalise régulièrement l’opinion publique américaine, et en période de crise d’autant plus, alors que le taux de chômage atteint 10% et que les banques sont tenues pour responsables de la crise.
Lors de leur sommet à Pittsburgh (Etats-Unis) en octobre, les dirigeants du G20 ont promis de “veiller à ce que [leurs] systèmes de régulation des banques et des autres établissements financiers contiennent les excès qui ont conduit à la crise”.
La banque centrale américaine (Fed) a ordonné depuis lors aux banques du pays de revoir leur politique en matière de prime, mais n’a pas édicté de règle contraignante en la matière.