Affaire Rio Tinto : la Chine a bouclé son enquête pour espionnage industriel

photo_1263202242892-1-1.jpg
âtiment de Rio Tinto à Shanghaï, le 12 août 2009 (Photo : Philippe Lopez)

[11/01/2010 09:32:13] SYDNEY (AFP) La Chine a bouclé son enquête dans une affaire d’espionnage industriel concernant notamment un cadre australien du groupe minier Rio Tinto, détenu en Chine sous l’accusation de vols de secrets commerciaux, ont indiqué lundi les autorités australiennes.

Les autorités chinoises “ont informé aujourd’hui (lundi) notre consulat général à Shanghai que l’enquête était terminée”, a indiqué une porte-parole du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce.

“L’affaire est désormais entre les mains du parquet de Shanghai qui décidera ou non de la tenue d’un procès”, a-t-elle ajouté.

“Le gouvernement australien continue de suivre de près cette affaire”, qui a tendu les relations entre Canberra et Pékin, alors que la Chine, premier importateur mondial de minerai de fer est dépendante des grands producteurs étrangers tels que Rio Tinto.

Le 12 août, quatre employés du géant minier anglo-australien, dont son directeur à Shanghai, Stern Hu, ont été formellement accusés d’avoir obtenu des secrets commerciaux sur l’industrie sidérurgique chinoise par des “moyens irréguliers”.

Les quatre accusés avaient été interpellés et emprisonnés le 5 juillet sous l’accusation initiale de vols de secrets d’Etat et d’espionnage.

Les charges ont été réduites en août, devenant “vol de secrets commerciaux” et non plus espionnage, au soulagement de Rio Tinto mais aussi des investisseurs et hommes d’affaires étrangers.

La justice chinoise avait prolongé l’enquête par deux fois, dont la dernière en novembre pour deux mois.

Cette affaire avait éclaté alors que les sidérurgistes chinois menaient d’âpres négociations sur le prix du minerai de fer avec des géants miniers étrangers, notamment Rio Tinto, mais aussi juste un mois après l’échec d’un accord stratégique important entre Rio Tinto et le géant public chinois de l’aluminium Chinalco.

Selon Canberra, il est encore impossible de savoir quand le parquet de Shanghai décidera de donner suite ou non à l’affaire.

“Les détails sur les charges retenues ne devraient pas être connus avant que le parquet ne prenne sa décision sur la tenue ou non d’un procès”, a précisé la porte-parole du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce.

Deux avocats défendant des employés de Rio Tinto ont indiqué qu’ils n’avaient pas été informés des suites de l’enquête, la police n’étant pas dans l’obligation de fournir de telles informations.

Zhai Jian, qui défend l’un des trois employés chinois, a précisé qu’il n’avait pas reçu de détails sur les suites que donnera le parquet.

Le ministre australien du Commerce, Simon Crean, a appelé les autorités chinoises à gérer l’affaire de façon “rapide et transparente”.

Il a également souligné le bon traitement reçu par M. Hu, qui est “en bonne santé” et reçoit “régulièrement ses avocats”.

La Chine, premier importateur mondial, a acheté 443 millions de tonnes de minerai de fer en 2008. Elle est aussi le premier consommateur et le premier producteur mondial d’acier dont elle a produit 37,8% du total mondial en 2008, selon la World Steel Association.