Trichet confirme une “normalisation progressive de l’économie”

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ésident de la Banque centrale européenne le 11 décembre 2009 à Londres (Photo : Shaun Curry)

[11/01/2010 13:40:05] BALE(AFP) (AFP) Le porte-parole du groupe des principales banques centrales Jean-Claude Trichet a confirmé lundi “une normalisation progressive de l’économie”, principalement grâce au dynamisme des pays émergents.

“Au niveau global, il y a une confirmation d’une normalisation progressive de l’économie”, a expliqué M. Trichet à l’issue d’une réunion des gouverneurs des principaux instituts d’émission à la Banque des règlements internationaux (BRI) de Bâle.

“Nous sommes sur le mode de la reprise, cela est dû en grande partie aux économies émergentes qui ont démontré leur endurance” durant la crise économique, a ajouté Jean-Claude Trichet, également président de la Banque centrale européenne (BCE).

Concernant les risques d’inflation, le patron de la BCE a réaffirmé l’objectifs des instituts d’émissions d'”ancrer solidement la stabilité des prix à moyen et long terme”, un objectif nécessaire pour garantir la confiance dans le secteur financier.

Bien que l’inflation soit à des niveaux extrêmement bas — 0,9% sur un an dans la zone euro — les spécialistes craignent une remontée des prix à la consommation notamment en raison du niveau élevé de liquidités déversées sur les marchés dans le cadre des plans de soutien gouvernementaux.

La BRI, où se sont réunis les grands argentiers durant le week-end, a pris un rôle majeur dans la régulation du système financier international.

Elle héberge notamment le comité de Bâle de supervision bancaire, qui a approuvé en décembre une série de mesures destinées à améliorer la stabilité du secteur d’ici à la fin 2012, notamment le niveau de liquidités et le problème du risque systémique.

“Nous disposons d’une année entière pour calibrer (ces réformes) et voir exactement quelles seront les mesures appropriées”, a souligné M. Trichet.

Ce dernier a cependant averti que les banques devaient tout mettre en oeuvre pour renforcer leurs bilans “par tous les moyens appropriés”, notamment par l’émission de nouvelles actions, en mettant leurs profits de côté et en ayant une politique de rémunération plus “modérée”.

“La mise en place rapide des réformes du comité de Bâle est cruciale pour obtenir un système bancaire plus résistant”, a insisté M. Trichet, selon un communiqué du groupe des gouverneurs des banques centrales et des régulateurs, publié lundi.

Les banques craignent de leur côté que des mesures plus strictes en matière de liquidité et de capitaux propres les forcent à mettre plus d’argent de côté, réduisant du coup leur profitabilité.

Le Conseil de stabilité financière (FSB), un autre organisme de supervision hébergé par la BRI, va présenter aux membres du G20 en juin ses conclusions préliminaires sur la réforme du secteur financier.

Face à l’optimisme de M. Trichet concernant l’économie dans son ensemble, son confrère Mario Draghi est resté plus prudent au sujet du secteur financier.

Le président du FSB avait ainsi prévenu samedi que même si la situation s’était “améliorée” pour les banques, elle restait encore “très fragile”.