Webmanagercenter : Commençons par les origines de Timsoft et une présentation,
a-t-elle été créée dès l’origine dans l’optique d’un partenariat avec Cegid ?
Tarek TRABELSI : Timsoft a été créée en décembre 2003, et a signé son contrat de
distribution pour le marché tunisien avec Cegid en mars 2004. Donc
effectivement, le partenariat avec Cegid était à l’origine de la création de
Timsoft.
Comment avez-vous créé des liens avec Cegid ?
T.T: Je connaissais très bien les solutions Cegid, j’avais une opportunité de
pouvoir travailler avec eux, on y est allés : on a discuté longuement avec les
dirigeants de Cegid, on les a convaincus je pense, ils nous ont convaincus aussi
beaucoup, donc on s’est lancé dans l’aventure avec eux. C’est ainsi que j’ai
démarré tout seul en mars 2004, et aujourd’hui on est une équipe de 25 personnes
sur Timsoft avec un parc clients assez conséquent : en termes d’entité, on
travaille avec à peu près 120 sociétés aujourd’hui, avec des sociétés notamment
textiles qui sont présentes un peu partout en Tunisie et à l’étranger.
Et quel type de partenariat avez-vous créé ?
T.T. : On ne vend que du Cegid. C’est un partenariat, c’est-à-dire qu’on est
revendeur-partenaire. J’insiste sur le mot «partenaire», car c’est un
accompagnement fort de Cegid. La preuve en est aujourd’hui : il y a 14 personnes
de Cegid qui sont venues participer au Business forum, c’est donc une
implication forte de Cegid pour nous accompagner et vraiment, gagner le défi de
devenir leader sur le marché tunisien.
Peut-on enchaîner avec le centre de compétences, maintenant ? L’impulsion
venait-elle de vous, M. JAUZE ?
T.T. : Des deux côtés honnêtement, puisque nous, on cherchait à se développer et
à avoir un nombre plus important de compétences en Tunisie pour nous permettre
de déployer plus de dossiers. Puisqu’aujourd’hui, cela se passe très bien, on
arrive à bien vendre nos solutions, et donc on a besoin de plus de ressources.
Manque de personnel formé ?
T.T. : Non, non. En tout cas, pas pour aujourd’hui, mais pour le futur et les
perspectives à venir, on aura besoin de compétences donc le fait de pouvoir
travailler via le centre de compétences avec Cegid nous permet de former encore
plus de monde afin de pouvoir répondre au besoin des marchés tunisien, algérien
et marocain, qui sont proches de nous ou à l’international pour aider Cegid à
déployer ses solutions.
Au niveau de l’international, vos solutions logicielles disponibles en 25
langues le sont-elles en langue arabe ?
Sylvain JAUZE : On le fait en langue arabe.
T.T. : Effectivement, il y a la solution ‘retail’, donc la solution de gestion
des points de vente, l’interface de la boutique a été développée en arabe pour
un client installé en Libye parce que dans ce pays les utilisateurs ne se
servent que de l’arabe. Donc on a développé l’interface en arabe pour un client
en Libye.
Donc est-ce que vous allez, éventuellement, via ce centre de compétences et les
ressources de Timsoft, viser le monde arabe ? car il n’apparaît pas pour
l’instant sur la carte de votre présence mondiale, et je me doute que les
perspectives offertes par ce marché peuvent être intéressantes.
S.J. : En effet, c’est très intéressant… On voudrait le faire, mais on se
focalise d’abord sur la partie Tunisie, Algérie, Maroc parce que pour nous,
c’est plus simple.
Avec un déploiement vers la Libye et l’Egypte comme vous l’évoquiez…
S.J. : Exactement, on est en train de voir également pour les mois à venir pour
l’ouverture sur la Libye et, moi je crois beaucoup en l’Egypte aussi, je pense
qu’il y a un réel potentiel dans ce pays. On avait également des contacts sur
l’Iran par exemple, mais vue la l’instabilité politique du pays, ce n’est pas
évident actuellement. Et le terme de centre de compétences est très large aussi
bien en termes de support que d’intégration, et également en termes de
développement commercial. L’objectif étant de s’appuyer sur des gens qui
partagent les mêmes valeurs que nous, qui ont la même culture que nous, et en
qui on a entièrement confiance : on a des contrats, mais c’est aussi des liens
très forts, d’amitié j’allais dire, parce qu’on partage la même vision, il n’y a
pas d’entourloupes. Les choses, on les construit ensemble. Il n’y a pas de lien
capitalistique entre Cegid et Timsoft. Mais moi, je me bats, en tant que Cegid,
pour Timsoft pour que cette société grossisse, et que dans 5 ans… bon, on n’a
pas parlé d’un montant, même si je sais exactement à quel montant devrait être
Timsoft à l’horizon 2015.
Au niveau du centre de compétences, pouvez-vous nous dévoiler les objectifs un
peu ciblés du nombre de formations dispensées, du public à qui s’adressent ces
formations ?
T.T. : Sur 2010, on part –on parle en nombre de jours de formation par
personne-, sur 300 jours/homme. Pour partir sur des volumes beaucoup plus
importants par la suite.
S.J. : Minimum.
Former des ressources, mais d’où viennent-elles ?
T.T. : Nous les embauchons. En fait, aujourd’hui, on dispose de la compétence au
sein de Timsoft. On a au moins 2 personnes qui sont certifiées et qui maîtrisent
bien les produits. A partir du moment où on détient la compétence, il est
beaucoup plus simple pour nous de grossir l’équipe et donc de transférer la
compétence en interne. Donc on est amené à grossir rapidement. D’ailleurs, on
vient d’embaucher 5 personnes sur le mois de décembre.
S.J. : L’objectif est d’essayer de former de plus en plus de personnes pour
atteindre une taille critique qui permet d’avoir une position de leader sur le
marché qu’on a ciblé.
Nous n’avons pas parlé de Nexus, l’autre partenaire tunisien de Cegid, est-ce la
même logique ? Les mêmes objectifs ?
T.T. : Oui, exactement la même logique et les mêmes objectifs. C’est juste que
ce ne sont pas les mêmes produits vendus par Nexus. On est deux sociétés
vraiment complémentaires, on s’entraide beaucoup…
Donc, il peut vous arriver de travailler ensemble sur les mêmes clients ?
T.T. : Exactement! Ce n’est pas du tout une logique de concurrence, c’est de la
complémentarité, de l’entraide. D’ailleurs, les ressources de Nexus peuvent être
utilisées par Timsoft et vice versa. Réellement, on est deux sociétés sœurs.
Revenons au niveau de la concurrence en Tunisie. M. Patrick Bertrand disait
qu’il voulait être le 1er en Tunisie. Qui sont vos concurrents actuellement sur
le marché ?
T.T. : Aujourd’hui, vue la large gamme que nous détenons, honnêtement, on peut
être en concurrence avec un peu tout le monde.
Soit, mais il n’y a pas de ‘gros’ acteurs concurrents identifiés ?
S.J. : Non, il n’existe pas de sociétés tunisiennes qui viennent nous
concurrencer. Les gros éditeurs dans le monde sont des éditeurs anglo-saxons et
ils ne sont pas attirés par le marché maghrébin car c’est un marché difficile
pour eux.
Et les logiciels libres dans tout ça ? En termes de concurrence ?
S.J. : Eh bien non. Encore une fois, on apporte beaucoup de valeur ajoutée
métiers et donc le logiciel libre qui est développé sur un réseau mondial ne
peut pas apporter la même réponse que nous.
Malgré tous les efforts faits dans le LL notamment en termes de support… ?
S.J. : Nous sommes tellement spécialisés sur des domaines de compétences
(distribution, manufacturing, hôtellerie…), que nous n’avons pas encore vu
l’émergence de ces LL.
T.T. : Ca va encore plus loin, car dans notre stratégie, un consultant de chez
nous qui intervient chez un client, par exemple dans le secteur du textile, doit
être ingénieur textile et avoir travaillé au moins 2 à 3 ans dans ce secteur.
C’est vraiment de l’hyperspécialisation, c’est-à-dire : qu’ils savent utiliser
les termes techniques, ils connaissent les organisations et les process à
l’intérieur des sociétés ou des marchés cibles.