Un ordinateur portable (Photo : Ethan Miller) |
[11/01/2010 22:30:42] PARIS (AFP) Protection de la vie privée, droit à l’oubli, spams, rumeurs sur internet: face aux problèmes posés par les nouvelles technologies de l’information, deux organismes de recherches, le CNRS et l’Inria, ont insisté lundi sur la nécessité de développer la réflexion éthique.
“L’âge d’or, l’insouciance de l’informatique est terminé, les sciences numériques ont atteint l’âge de raison, de responsabilité, nous ne pouvons pas plus longtemps fuir nos responsabilités”, a déclaré Michel Cosnard, PDG de l’Institut national de la recherche en informatique et automatique (Inria).
“Le plus tôt on réfléchit, le mieux on va pouvoir orienter le développement technologique”, a-t-il ajouté, à l’occasion de la présentation de rapports de l’Inria et du comité d’éthique du CNRS (Comets) sur l’éthique des sciences et technologies de l’information et de la communication (STIC).
“Les STIC apportent de formidables bienfaits pour bien vivre ensemble, les problèmes majeurs apparaissent a posteriori”, a relevé Joseph Mariani, qui a coordonné le rapport du Comets.
Il a cité notamment les machines à voter, les spams, les rumeurs sur internet, les questions de protection de la vie privée, de droits d’auteur.
“L’éthique du web, il aurait fallu y réfléchir il y a cinq à dix ans”, a regretté M. Cosnard, relevant qu’une fois des technologies bien implantées, il peut être trop tard. Ainsi, le “droit à l’oubli” réclamé par des utilisateurs de Facebook peut se révéler difficile à appliquer techniquement après coup.
“Qui a tiré la sonnette d’alarme au moment où des gens développaient les premiers logiciels de Facebook”, a-t-il questionné, insistant sur “l’urgence à s’attaquer aux questions qui sont dans les laboratoires”.
Le directeur général du CNRS, Arnold Mingus, a aussi insisté sur ce “devoir d’anticipation”, estimant que l’Inria et le CNRS peuvent avancer “ensemble” dans leur réflexion éthique au sein de l’Alliance qu’ils viennent de créer.
De la place de la robotique (des robots tueurs pour l’armée aux androïdes imitant l’homme), à la biométrie, en passant par l’interface cerveau ordinateurs, les sujets de réflexion ne manquent pas pour l’avenir.
“Aujourd’hui, on est capable de changer le caractère d’une personne à partir d’une interface machine-cerveau”, a relevé Claude Kirchner, qui a coordonné le rapport de l’Inria.