[12/01/2010 10:32:41] LONDRES (AFP)
érir à Séville, le 11 décembre 2009 (Photo : Bertrand Guay) |
Le patron d’Airbus Thomas Enders a fait monter la pression sur les pays clients de l’avion de transport militaire A400M en menaçant d’abandonner le programme si ceux-ci n’acceptaient pas d’augmenter leurs financements, dans un entretien à la radio BBC World.
“Nous ne pourrons pas achever le développement de cet avion sans une contribution financière importante”, a déclaré M. Enders, selon des extraits de l’entretien mis en ligne lundi soir sur le site de la BBC.
Il a expliqué qu’Airbus, filiale du groupe européen EADS, avait eu tort de s’engager auprès des pays clients à développer l’appareil pour une somme fixe (20 milliards d’euros), les coûts de développement ayant depuis fortement gonflé, au point de remettre en cause la poursuite du programme.
“Nous avons commis une grosse erreur lorsque nous avons (conclu) les contrats pour cet appareil il y a six ou sept ans. Quand on fait des erreurs, on ne doit pas les répéter. Nous ne devrions prendre aucune décision qui risquerait d’entraîner de nouveaux problèmes dans les années qui viennent”, a-t-il affirmé.
M. Enders a toutefois souligné que la décision de poursuivre ou d’abandonner le programme reviendrait au final au conseil d’administration de la maison-mère d’Airbus, EADS.
Le directeur général délégué d’Airbus, Fabrice Bréguier, a tenu des propos similaires dans un entretien publié mardi par le quotidien Les Echos.
“Il n’est pas question pour Airbus de supporter tous les malheurs de ce contrat alors que le secteur traverse une crise sans précédent et qu’il nous faut encore mener à leur terme les programmes A380 et A350”, a déclaré M. Brégier au journal.
Airbus a ainsi fait monter la pression sur les gouvernements ayant commandé des A400M, dont l’Allemagne et la France, alors que la question du partage des surcoûts du programme, qui pourraient atteindre de 8 à 11 milliards d’euros, est désormais au centre des négociations entre l’avionneur et les sept pays européens clients, qui doivent se mettre d’accord avant la fin janvier.
Une réunion de ces pays est prévue jeudi à Londres.
La première livraison de l’avion est attendue début 2013, à la France, avec trois ans de retard. Avec 60 exemplaires commandés, sur un total de 180, l’Allemagne est le plus gros client de l’A400M devant la France et la Grande-Bretagne.